« Départ pour Israël où je vais témoigner mon soutien à @netanyahu [Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien] après décision ONU dangereuse qui attaque la seule démocratie de la région ». Ce tweet de Christian Estrosi, président (LR) de la métropole niçoise, publié le 25 décembre, s’est attiré de vives critiques qui se poursuivaient vendredi 30 décembre.

L’avant-veille du départ de M. Estrosi pour Israël, le Conseil de sécurité des Nations unies avait réclamé, pour la première fois depuis 1979, l’arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens. Une fois sur place, via Twitter, le président de la région PACA a abondamment documenté sa visite.

A l’issue de sa rencontre avec Benyamin Nétanyahou, Christian Estrosi a écrit partager « une vision commune sur la lutte implacable à mener contre le terrorisme au niveau international ». L’ancien maire de Nice, où 86 personnes ont été tuées dans l’attentat du 14 juillet, a rencontré lors de son déplacement plusieurs maires de villes israéliennes, pour évoquer des thématiques municipales ou des projets de coopération.

« Aux frais de la métropole »

« Rien ne peut justifier le déplacement (de Christian Estrosi) en Israël aux frais de la métropole (Nice Côte d’Azur) pour soutenir Netanyahu », a dénoncé sur Twitter le chef de file de l’opposition municipale à Nice, le socialiste Patrick Allemand. Interrogé par l’AFP, le premier secrétaire du PS dans les Alpes-Maritimes, Xavier Garcia, abonde :

« À quel titre un président de métropole et des élus métropolitains vont-ils soutenir la politique étrangère d’un État condamné par l’ONU ? »

Lors de son voyage, M. Estrosi a annoncé un don de 50 000 euros, de la part de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour un projet de reforestation du Fonds national juif (KKL), organisme paragouvernemental. Selon son site internet, le KKL est actif en Israël, à Jérusalem-Est annexé et sur le plateau du Golan annexé.

Ce voyage et cette annonce constituent « du clientélisme pur. Non seulement le contribuable paie le déplacement, mais on apprend qu’il engage la région pour acheter une clientèle », celle des « amis d’Israël », a dénoncé le chef de file des socialistes lors des dernières régionales, Christophe Castaner.

« Sans se prononcer sur le fond », M. Castaner regrette que M. Estrosi « conteste l’existence de la Palestine » quand la France porte « la position de l’équilibre ». La métropole Nice Côte d’Azur a réagi à ces accusations en déclarant que « le déplacement, préparé depuis plus d’un mois, était inscrit au programme depuis le début d’année ».