La sécurité était au cœur des préoccupations à l’occasion de ce passage à 2017. Les célébrations du Nouvel An ont finalement été endeuillées par un attentat meurtrier qui a frappé une boîte de nuit très fréquentée d’Istanbul, en Turquie. Le point sur ce que l’on sait de cet attentat.

  • L’attaque

A 01 h 15, dimanche 1er janvier, un assaillant armé d’un fusil d’assaut surgit devant la boîte de nuit Reina, située au cœur d’Istanbul, et ouvre le feu sur les personnes qui se trouvent devant l’entrée, selon le gouverneur d’Istanbul Vasip Sahin. « D’une façon sauvage et impitoyable, il a mitraillé des personnes qui étaient simplement venues célébrer le Nouvel An », a-t-il déploré.

Après être entré dans la discothèque, l’assaillant tire au hasard sur la foule. Selon la chaîne d’information NTV, plusieurs personnes ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux coups de feu.

  • Les victimes

Selon le ministre de l’intérieur turc, Süleyman Soylu, l’assaillant a tué au moins 39 personnes, dont 15 étrangers, et fait 65 blessés. Seuls 21 corps ont été identifiés jusqu’à présent, a-t-il ajouté.

Une Israélienne a été blessée et une autre est portée disparue, a d’ores et déjà annoncé le porte-parole du ministère des affaires étrangères israélien. « Une Israélienne a été blessée et hospitalisée, mais ses jours ne sont pas en danger, tandis qu’on est sans nouvelle d’une deuxième Israélienne qui se trouvait dans cette discothèque au moment de l’attentat », a-t-il affirmé.

  • L’assaillant

Le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu a déclaré que « le terroriste » était toujours recherché par la police, semblant indiquer qu’il n’y avait qu’un seul assaillant. « Une chasse à l’homme est en cours, a-t-il précisé dimanche matin. La police a lancé des opérations. Nous espérons que l’assaillant sera rapidement capturé. »

Les médias turcs avaient, dans un premier temps, fait état d’« au moins un » tireur déguisé en père Noël. Des témoins cités par l’agence de presse Dogan ont rapporté l’avoir entendu s’exprimer en arabe, mais cela n’a pas été confirmé par les autorités.

  • Le lieu

Le Reina est un haut lieu de la vie nocturne à Istanbul, prisé de la jeunesse branchée, des célébrités et des touristes étrangers. Selon l’agence Dogan, le club accueillait au moins 700 personnes le soir du réveillon.

Situé à Ortaköy, un quartier du district de Besiktas, le Reina est à quelques centaines de mètres de l’endroit où avaient eu lieu les célébrations officielles du Nouvel An, au bord du Bosphore.

  • Le contexte

L’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais la Turquie a été la cible de nombreux attentats attribués au groupe djihadiste Etat islamique (EI) ou liés à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Après une année 2016 sanglante, les autorités turques étaient pourtant sur leurs gardes en ce jour de réveillon et 17 000 policiers avaient été déployés dans Istanbul.

Membre de la coalition internationale qui combat l’EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les djihadistes vers le Sud, mais aussi les milices kurdes syriennes. Des rebelles syriens soutenus par l’armée turque assiègent depuis plusieurs semaines la ville d’Al-Bab, un fief de l’EI dans le nord de la Syrie. En réaction à ces opérations militaires, l’EI a à plusieurs reprises menacé d’attentats la Turquie, devenue une des principales cibles des jihadistes.