Les grillages de la clôture qui séparent la frontière espagnole de la frontière marocaine, le 5 mars 2014. | JORGE GUERRERO / AFP

Un millier de migrants ont pris d’assaut, dimanche 1er janvier, la double clôture séparant le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta. Un policier a perdu un œil dans les heurts qui ont suivi, ont indiqué les autorités locales.

Un groupe de 1 100 personnes originaires d’Afrique subsaharienne qui voulaient gagner l’Europe s’est précipité sur la clôture haute de six mètres, vers 4 heures locales. La préfecture de Ceuta a rapporté que les faits s’était déroulés d’une manière « extrêmement violente et organisée. »

Cinquante policiers blessés

Les migrants ont utilisé des barres en fer, des cisailles et des grandes pierres avec lesquelles ils ont attaqué les forces marocaines et des agents de la Guardia Civil, la police espagnole. Cinq policiers espagnols et cinquante membres des forces de sécurité marocaines ont été blessés, dont celui qui a perdu un œil.

Selon les autorités locales, une centaine de migrants ont réussi à grimper en haut de la clôture extérieure et y sont restés pendant quelques heures, avant d’être repoussés par des grues. Mais aucun d’entre eux n’a réussi à passer de l’autre côté, sauf deux migrants, grièvement blessés, qui ont été hospitalisés à Ceuta, selon la préfecture.

Des images de la télévision locale Faro ont montré un homme perché sur la clôture, assis, la tête penchée sur sa poitrine. Puis lorsque le jour s’est levé, il est descendu dans l’espace entre les deux clôtures et s’est couché tandis qu’un policier espagnol est allé lui chercher une bouteille d’eau avant de le faire revenir sur le territoire marocain.

Les images tournées par la chaîne locale Faro :

Des précédents

Lors d’un assaut similaire, le 9 décembre, près de 400 migrants avaient tenté de forcer cette même barrière. Les enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et Melilla sont les deux seules frontières terrestres séparant l’Union européenne de l’Afrique.

L’Espagne est régulièrement critiquée pour renvoyer immédiatement au Maroc les migrants qui entrent sur son sol lors d’incidents comme ceux-ci, une procédure qui prive les personnes concernées de la possibilité de déposer une demande d’asile.