Deux casques bleus marocains de la Mission des Nations unies en Centrafrique – la Minusca – ont été tués et deux autres blessés, mercredi 4 janvier, lors d’une attaque perpétrée par un groupe armé.

L’assaut s’est produit à une soixantaine de kilomètres de la ville d’Obo, dans le sud-est du pays. Les militaires tués, dont un officier, escortaient un convoi de l’ONU. Selon la Minusca, « les auteurs de l’attaque se sont enfuis dans la brousse ».

Forte d’environ 13 000 hommes, la Minusca tente de maintenir l’ordre en Centrafrique, où des tueries intercommunautaires à grande échelle avaient provoqué le chaos et une crise humanitaire sans précédent fin 2013, qui avait entraîné une intervention miliaire de la France, ancienne puissance coloniale, avec l’autorisation des Nations unies.

Accroissement de la violence

Les tueries de masse ont cessé et l’opération française « Sangaris » s’est achevée fin octobre 2016, mais de multiples bandes armées continuent de terroriser la population dans de vastes zones du pays.

Dans un rapport interne daté de décembre, la mission de l’ONU fait état d’un accroissement de la violence en République centrafricaine. La nouvelle administration, en fonctions depuis mars, n’exerce qu’un contrôle limité hors de la capitale, Bangui, et n’a pas réussi à convaincre les dizaines de groupes armés présents dans tout le pays de déposer les armes.

Ces groupes sont essentiellement issus de factions parfois rivales de l’ancienne rébellion de la Séléka à dominante musulmane, chassée du pouvoir après l’intervention française, de miliciens anti-balaka, se revendiquant chrétiens, mais aussi de groupes d’« autodéfense » d’éleveurs nomades peuls, de bandes spécialisées dans le racket routier et d’éléments « incontrôlés ». Dans la région d’Obo, la sinistre rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du seigneur, la LRA, sévit également depuis plusieurs années.