Le président de la Commission électorale indépendante de Gambie a fui le pays parce qu’il a reçu des menaces après sa proclamation de la victoire de l’opposant Adama Barrow à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016 aux dépens du président sortant, Yahya Jammeh.

Un membre de sa famille et un collègue ont refusé de dire, mardi 3 janvier, dans quel pays s’était réfugié Alieu Momar Njai.

Déclaration de guerre

Après avoir initialement accepté le résultat du scrutin, le président Jammeh, au pouvoir depuis un coup d’Etat en 1994, refuse désormais de reconnaître sa défaite et réclame une nouvelle élection. Son mandat expire le 19 janvier. Il a déposé un recours auprès de la Cour suprême pour demander l’annulation pure et simple de l’élection. La décision est attendue le 10 janvier.

Par ailleurs, le président gambien a vivement réagi à la décision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de placer des forces militaires en état d’alerte au cas où il refuserait de quitter le pouvoir à la fin légale de son mandat, jugeant qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre.

Au cours du week-end, les forces de sécurité gambiennes ont fermé trois stations de radio privées installées près de Banjul, la capitale, mesure dénoncée par les partisans du nouveau président élu, Adama Barrow, comme une censure.