L’avocat de Sandra Bertin a annoncé vouloir déposer une nouvelle plainte. | VALERY HACHE / AFP

Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a annoncé, jeudi 5 janvier, avoir classé la plainte déposée pour abus d’autorité par la policière municipale Sandra Bertin, qui assurait avoir subi des pressions de la part de policiers parisiens après l’attentat de Nice pour modifier un rapport sur le dispositif de sécurité déployé pour le 14-Juillet.

« Les éléments constitutifs d’une infraction d’abus d’autorité ne sont pas réunis », a déclaré Jean-Michel Prêtre lors d’une conférence de presse. Sandra Bertin avait saisi d’un signalement pour abus d’autorité le procureur dix jours après l’attentat, commis le 14 juillet sur la promenade des Anglais. Le maire de Nice, Philippe Pradal, ainsi que son premier adjoint, Christian Estrosi, en avaient fait de même.

Ils ont réagi à cette décision en manifestant leur intention de « s’adresser à un juge d’instruction » en déposant « dans les meilleurs délais » une plainte avec constitution de partie civile. Me Adrien Verrier, l’avocat de Sandra Bertin, a, lui aussi, annoncé vouloir déposer une nouvelle plainte pour que cette affaire soit confiée « à un juge d’instruction impartial et indépendant qui sera chargé de faire toute la lumière de façon contradictoire et de façon complète sur ce dossier ».

« Un contexte particulièrement tendu »

Au lendemain de l’attentat, Mme Bertin avait affirmé avoir été contrainte par des policiers parisiens de faire apparaître sur un rapport « modifiable » des effectifs policiers que cette responsable de la vidéosurveillance ne voyait pas sur les images prises par les caméras de la ville le jour de l’attaque.

Ces accusations lui avaient valu d’être visée par une plainte pour diffamation par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’intérieur. Dans ce dossier, elle comparaîtra le 7 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.

A la suite d’une enquête confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), le procureur de Nice a constaté que les faits, survenus au lendemain de l’attentat le 15 juillet, s’étaient déroulés dans « un contexte particulièrement tendu, un contexte où les gens sont fatigués et où on a la possibilité de surinterpréter telle ou telle chose ».