Un homme manifeste contre la hausse des prix du carburant devant une station-essence de la compagnie d’Etat Pemex, à Mexico, le 3 janvier 2017. | YURI CORTEZ / AFP

Face à l’ire des habitants qui a dégénéré en violences, le président mexicain Enrique Peña Nieto a tenu mercredi 4 janvier à justifier la hausse brutale du prix de l’essence – elle a augmenté de 20,1 % et le diesel de 16,5 % depuis le début de l’année.

« Je comprends la gêne et la colère ressenties dans la population en général (…) mais ne pas le faire, et c’est là que je demande de la compréhension (…), aurait provoqué des effets encore plus douloureux », a-t-il assuré dans un discours devant la presse.

Selon lui, cette forte hausse n’est pas liée aux réformes énergétique et fiscale lancées dans le pays, mais aux fluctuations des « prix internationaux » du pétrole. C’est une « mesure responsable » pour préserver la stabilité de l’économie du pays, a-t-il plaidé. A partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours.

Ouverture du marché

Les protestations se multiplient depuis le 1er janvier au Mexique après cette hausse, avec des manifestations dans les rues de Mexico et de plusieurs villes ainsi que des blocages de routes et de stations-service. Certains de ces rassemblements ont dégénéré en violence, avec notamment le saccage d’un supermarché pour lequel 46 personnes ont été arrêtées.

Plusieurs stations ne distribuaient pas de carburant ou le faisaient de façon intermittente mercredi en raison des manifestations. Pemex, la compagnie pétrolière d’Etat, a annoncé que la fourniture d’essence et de diesel serait « très affectée » en cas de poursuite des blocages.

Il s’agit là de la première étape de l’ouverture au privé du marché des carburants et de libéralisation des prix initialement prévue pour 2018, mais que le gouvernement a choisi de mettre en place un an plus tôt.