Jean-Christophe Cambadélis, au siège du Parti socialiste, le 4 janvier. | THOMAS SAMSON / AFP

C’est ce qu’on appelle pratiquer la méthode Coué. Malgré l’éparpillement de la gauche et une entrée en campagne tardive – suspendue à l’attente de la décision de François Hollande – quand la plupart des autres formations politiques avaient déjà leur candidat, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, veut croire au succès de la primaire du PS et tente de mobiliser les troupes vaille que vaille.

Dans la continuité de sa conférence de presse de rentrée, mercredi 4 janvier, lors de laquelle il a assuré que la gauche avait « toutes ses chances » dans « le flou » politique actuel, il a martelé jeudi matin, à l’antenne d’Europe 1 :

« Je pense qu’une élection présidentielle ça ne se construit pas un an avant, ça se construit dans la dernière ligne droite (…) Je pense que nous sommes les derniers à nous présenter pour la présidentielle, (…) et que nous serons la clef de celle-ci. »

Et d’ajouter, mettant en avant les divisions chez les adversaires :

« Aujourd’hui, tout le monde est bloqué. M. Fillon ne sait pas s’il est radical ou pas radical, s’il doit aller chercher le centre ou rester à droite. Marine Le Pen est embêtée dans sa polémique avec Marion Maréchal-Le Pen, Emmanuel Macron n’a pas d’alliés, Mélenchon est dans l’hostilité totale vis-à-vis du Parti socialiste (…) Personne ne gagne aujourd’hui, il n’y a pas de désir majoritaire »

Le pari d’une forte participation

D’un optimisme imperturbable, le patron des socialistes mise sur une forte participation à la primaire organisée par la Belle alliance populaire, qui vise « entre 1,5 et 2 millions » de participants. « Je ne suis pas sondeur mais si on les suivait, on serait dans des niveaux de participation extraordinaire », a-t-il fait valoir.

Le nombre de bureaux de vote devrait s’établir entre 7 500 et 8 000, soit environ 1 500 de moins que pour la primaire de 2011 (9 425). « Il y a des bureaux de vote où il y avait cinq ou deux votants. Ça déporte des forces et ça ne présente aucun intérêt, a justifié M. Cambadélis. Là, à l’unanimité (…), nous en avons 7 600, ce qui me paraît pas mal. »

M. Cambadélis a néanmoins refusé de se prononcer en faveur d’un candidat, estimant que « le premier secrétaire du PS est institutionnellement dans une situation où il ne peut pas soutenir ».