Les retrouvailles entre un détenu et sa famille, à Riyad, le 5 janvier. | Stringer / AFP

Des Yéménites transférés de la prison militaire américaine de Guantanamo sont arrivés en Arabie saoudite jeudi 5 janvier. Les quatre hommes ont été accueillis à l’aéroport de Riyad avec émotion par leurs familles, après des années de séparation. Ils resteront vivre en Arabie saoudite, a précisé le ministère de l’intérieur dans un communiqué.

L’un des prisonniers libérés, Salim Ahmed Ben Kanad, a déclaré se « sentir renaître » en revoyant les siens. « Je veux rendre à ma famille les quinze ans que j’ai perdus » en prison, a dit Mohammed Bawazir, un autre détenu.

Selon des responsables saoudiens, les deux autres prisonniers libérés s’appellent Mohammed Raja Abou Ghanim et Abdullah Yahya Al-Chalabi. Les autorités ont précisé que les quatre hommes participeront à un programme de réhabilitation et de déradicalisation.

La Maison Blanche avait annoncé mardi envisager de nouveaux transferts de détenus de la très controversée prison de Guantanamo vers d’autres pays, malgré l’opposition du président élu Donald Trump.

Trouver un pays d’accueil

Selon The New York Times, le gouvernement Obama prévoit, avant de céder le pouvoir au président élu, de transférer près de vingt détenus. Ces prisonniers pourraient être répartis entre l’Italie, Oman, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

Le président Barack Obama, qui n’a jamais réussi à trouver un compromis avec le Congrès, n’aura pas tenu sa promesse de fermer cette prison, qui incarne à travers le monde les excès dans la lutte antiterroriste des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Il aura cependant fortement réduit le nombre de détenus dans cet établissement : quand il a pris ses fonctions en janvier 2009, ils étaient 242 ; ils sont aujourd’hui 59.

Trouver un pays d’accueil pour les détenus de Guantanamo s’est souvent révélé compliqué. En avril, neuf détenus yéménites ont été libérés et déjà envoyés en Arabie saoudite après des années de négociations avec Riyad. Car la guerre civile qui fait actuellement rage au Yémen empêche qu’ils soient transférés dans leur pays d’origine.