Après un grave déraillement en septembre, la région de New York a connu, mercredi 4 janvier, un nouvel accident de train à l’heure de pointe qui a fait une centaine de blessés légers, selon les pompiers. Le train de banlieue de la compagnie Long Island Rail Road (LIRR) s’est écrasé peu avant 8 h 30, heure locale (14 h 30, heure française) contre les butoirs de l’Atlantic Terminal, la gare située au cœur de Brooklyn.

« Cent trois blessés signalés sur les lieux du déraillement du train à l’Atlantic Terminal, tous sans gravité », a tweeté le service des pompiers new-yorkais, après avoir diffusé plusieurs bilans successifs faisant état de 37 puis de 76 blessés légers. Un responsable des pompiers présent sur les lieux a souligné que c’était « une chance » qu’il n’y ait pas eu de blessés graves dans le train, qui transportait entre 500 et 700 personnes.

« Les deux premiers wagons ont été sérieusement endommagés (…) cela aurait pu être bien pire », a-t-il précisé. La plupart des blessés étaient traités sur place pour des contusions, mais onze ont dû être conduits à l’hôpital, même si « leur état n’est pas grave », a ajouté ce responsable.

« On a vu pire »

Le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, qui a fait de la rénovation des infrastructures de transport une priorité, a lui aussi semblé soulagé. « La blessure la plus grave dont on ait entendu parler à ce stade est une jambe cassée », a-t-il déclaré après s’être rendu sur les lieux. « On a vu pire », a-t-il ajouté, en rappelant le spectaculaire déraillement à la fin de septembre d’un train à Hoboken, tout près de New York, qui avait fait un mort et 114 blessés.

Plusieurs passagers interrogés par la télévision locale New York 1 ont rapporté que leur voyage s’était déroulé sans incident et qu’ils s’apprêtaient à descendre du train lorsque le choc s’est produit, précipitant des dizaines de passagers au sol ou contre les parois.

« Mon train LIRR s’est écrasé à l’Atlantic Terminal, c’est fou, il semble qu’il n’y ait que quelques blessés légers », a tweeté parmi les premiers Aaron Neufeld, ajoutant des photos montrant notamment une personne au sol et une vitre brisée. Un autre cliché montrait une rangée de sièges déplacée en travers d’un wagon ; d’autres encore, une porte enfoncée. Initialement présentée comme la porte d’une voiture du train, il s’agit en fait de la porte d’un bureau situé à proximité de la voie et qui a été détruite par le train, ont précisé les pompiers.

Aucune information n’a été donnée dans l’immédiat sur les causes possibles de l’accident. Le responsable des transports new-yorkais, Thomas Prendergast, a déclaré qu’il fallait attendre l’enquête pour savoir pourquoi le conducteur n’avait pas arrêté le train avant les butoirs.

Un secteur qui souffre de sous-investissements chroniques

Les accidents de train ne sont pas rares aux Etats-Unis. Les enquêtes sont souvent longues avant pour en déterminer les causes précises. L’enquête sur le déraillement d’Hoboken, survenu lui aussi un matin en pleine heure de pointe, n’est pas encore achevée. On sait seulement à ce stade que le train roulait beaucoup trop vite à son arrivée en gare.

Les investigations qui sont en cours devront déterminer s’il s’agit d’une erreur humaine ou d’une défaillance matérielle. Mais une nouvelle fois se pose la question de l’état des infrastructures ferroviaires aux Etats-Unis qui depuis des années pâtissent d’un manque d’investissements.

La situation dans le New Jersey est particulièrement préoccupante. En mars 2016, un rapport rédigé par l’association indépendante New Jersey for Transit assurait que, depuis 2002, les investissements dans les infrastructures de transport collectif avaient diminué de 19 % (en dollars constants), alors que, dans le même temps, le nombre d’usagers avait augmenté de 20 %. Cette diminution des investissements est principalement due à la baisse de la contribution de l’Etat du New Jersey.

Ces problèmes de sous-investissements chroniques sur fonds de luttes politiques ne sont pas propres au New Jersey et dépassent le cadre du réseau de banlieue. En mai 2015, un train Washington-New York avait déraillé près de Philadelphie (Pennsylvanie), faisant huit morts et 200 blessés. L’accident avait été causé par une vitesse trop élevée. Le tronçon où il s’était produit n’était pas équipé de dispositif de contrôle de vitesse.

En décembre 2013, à New York, un train de banlieue roulant trop vite avait raté un virage à son arrivée dans le Bronx, faisant quatre morts et 77 blessés. Là encore, l’enquête avait démontré que l’accident aurait pu être évité si des investissements avaient été consentis dans un système de sécurité approprié.