Une trentaine de militants d’Attac ont mené une opération symbolique vendredi 6 janvier dans la matinée devant une agence de la BNP à Paris. Ils entendaient « désigner les vrais coupables de l’évasion fiscale », mais n’ont pas pu pénétrer à l’intérieur de l’agence d’Opéra, à Paris, comme initialement prévu. Ils ont donc mis en scène leur « procès de l’évasion fiscale » dans le hall de l’immeuble.

Quatre militants étaient grimés en Ronald McDonald, en banquier de la BNP, en Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission européenne et ancien premier ministre luxembourgeois accusé d’avoir bloqué les réformes pour lutter contre l’évasion fiscale, et en Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret mis en examen pour fraude fiscale.

« Première banque française à profiter de l’évasion fiscale »

« L’évasion fiscale représente entre 60 et 80 milliards d’euros de manque à gagner pour la France chaque année », a dénoncé Thomas Coutrot, ancien porte-parole de l’organisation. « On nous dit qu’il n’y a pas d’argent, qu’il faut réduire la fonction publique, qu’il est impossible de rénover les hôpitaux et les écoles. Mais de l’argent, il y en a », a ajouté Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac.

La BNP est la « première banque française à profiter de l’évasion fiscale » avec ses « 200 filiales dans les paradis fiscaux », a affirmé Mme Trouvé. Une information démentie par un porte-parole de BNP Paribas : la banque n’est « absolument pas présente dans les paradis fiscaux », a-t-il assuré. « Les ONG établissent des listes selon leurs propres critères », mais BNP Paribas n’est présente « dans aucun paradis fiscal de la liste de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], la seule reconnue mondialement ».

Cette action visait aussi à soutenir le militant du collectif Faucheurs de chaises Jon Palais, dont le procès se tient lundi 9 janvier à Dax (Landes) pour « vol en réunion ». Le 19 octobre 2015, avec une quarantaine d’autres militants, il avait « réquisitionné » 14 chaises d’une agence BNP à Paris. Depuis le 2 novembre une soixantaine d’actions de ce type ont été menées dans toute la France devant ou à l’intérieur d’agences de la BNP Paribas, soit environ une par jour.