Conférence de presse de François Fillon, au CES de Las Vegas, jeudi 5 janvier. | © Reuters Staff / Reuters / REUTERS

Tous deux ont le sourcil généreux, tous deux sont experts en automobile, tous deux attirent caméras et journalistes, tous deux sont français et, en ce jeudi 5 janvier, tous deux se produisaient au Consumer Electronic Show (CES), le Salon électronique grand public de Las Vegas. La star de la primaire de la droite, François Fillon, candidat Les Républicains à l’élection présidentielle, et le tsar des voitures, Carlos Ghosn, PDG de Renault et de Nissan, ont fait l’événement, chacun à leur manière dans leur hôtel-casino respectif.

Dans le Westgate Theater, Carlos Ghosn a présenté une « keynote » (une conférence, dans le jargon local) pour sa première venue au CES. Devant 2 000 spectateurs fascinés, il a sorti un show très « Vegas » avec DJ et voiture parlante. Il a fait plusieurs annonces autour de l’automobile autonome et a répondu aux attaques de Donald Trump sur Twitter contre les constructeurs automobiles. Après Ford et General Motors, le président élu s’en est pris, jeudi, à Toyota.

« Nous sommes pragmatiques, nous nous adapterons à n’importe quelle situation, à la condition que ce soit la même règle pour tous », a déclaré M. Ghosn.

« Je suis venu ici pour la première fois en 1999 »

Plus au sud, sous les stucs faussement italiens de l’Hôtel Venetian, François Fillon, dans une salle beaucoup plus modeste mais remplie de « start-upers » français, brossait son projet pour faire de l’Hexagone une « smart nation ». L’auditoire a adoré, pêle-mêle, la création d’un statut de prestataire indépendant sans possibilité d’une requalification en salarié, la fin de l’impôt sur la fortune, une taxation réduite du capital, des incitations fiscales pour les investisseurs et une initiative franco-allemande pour la souveraineté numérique. « Je suis venu ici pour la première fois en 1999 », a-t-il rappelé, comme pour souligner que le plus clinquant n’est pas forcément le plus high-tech.

Auparavant, François Fillon avait arpenté le Salon. Au programme, une visite sur la piste d’essais de l’équipementier Valeo et du fabricant de minibus sans chauffeur Navya pour tester le nec plus ultra de la technologie française (et mondiale) en matière de véhicule sans conducteur.

Le candidat connaît bien le secteur et, sur ce sujet, ne joue pas les modestes. « Il y a trois ans, lors d’un obscur colloque, j’avais fait un discours qu’aucun média n’avait remarqué et dans lequel j’avais prédit que, dans un avenir proche, toutes les voitures seraient automatiques. L’assistance était perplexe. Regardez aujourd’hui… », dit-il en désignant les stands bardés d’écrans de ce qui est désormais le Salon mondial de l’automobile intelligente.