Manifestation le 23 novembre en soutien avec Pierre Alain Mannoni. | YANN COATSALIOU / AFP

Pierre-Alain Mannoni, poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d’Italie, a été relaxé vendredi 6 janvier par le tribunal correctionnel de Nice. Alors que le procureur de la République de Nice avait requis, à la fin de novembre, six mois de prison avec sursis à l’encontre de cet enseignant-chercheur de 45 ans, le tribunal lui a accordé l’immunité pénale, estimant qu’il avait agi pour préserver la dignité des personnes acheminées.

M. Mannoni avait été interpellé le 18 octobre à un péage près de Menton avec à bord de sa voiture trois Erythréennes, dont une mineure, qu’il conduisait à son domicile pour les héberger. « Le tribunal a reconnu que j’avais agi pour préserver leur dignité, et ça, ce n’est pas condamnable, c’est ça qui est important », a déclaré Pierre-Alain Mannoni à la sortie du tribunal.

« C’est une grande victoire pour les gens qui aident et aussi pour tous les gens qui ont besoin d’être aidés. »

La présidente du tribunal a rappelé que « l’aide au séjour d’un étranger pour lui assurer des conditions dignes et décentes ou visant à préserver son “intégrité physique n’est pas pénalement punissable” », rapporte Nice Matin, et qu’étant donné l’état de santé des femmes, « il ne serait ni juste ni proportionné » de condamner M. Mannoni. La loi prévoit, depuis 2012, l’immunité pour les passeurs qui ne sont pas rétribués et qui agissent si la vie des personnes recueillies est jugée en péril.

Un agriculteur également poursuivi

L’étude d’un autre dossier d’aide aux migrants a débuté mercredi, dans ce même tribunal. Cédric Herrou, un agriculteur de 37 ans de la vallée de la Roya, l’une des voies d’entrée en France des migrants venus d’Italie, est poursuivi pour « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière ». Le procureur de la République de Nice a requis huit mois de prison à son encontre.