Benoît Hamon, le 3 janvier, dans ses bureaux de campagne à Paris. | OLIVIER LABAN-MATTEI POUR LE MONDE

Benoît Hamon a mis en garde, lundi 9 janvier, Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg contre « l’euroscepticisme » qui, s’il était « entretenu », pourrait inciter les électeurs de gauche à « aller voter Front national » lors de l’élection présidentielle. Interrogé en marge d’une rencontre avec l’ancien ministre des finances grec Yanis Varoufakis, le candidat à la primaire à gauche a appelé à « faire attention à ne pas tomber du mauvais côté de la force [sic] ».

« On commence par dire que l’euro ce n’est plus possible, demain on remet en cause les frontières… Je ne sais pas où ça s’arrête », a déploré M. Hamon. « Je pense que Jean-Luc, comme Arnaud, comme d’autres, sont solides sur leurs convictions, mais il faut faire attention que les concepts que l’on manipule ne conduisent pas à ce que nos électeurs choisissent d’aller voter Front national au motif que l’on aurait entretenu une forme d’euroscepticisme », a poursuivi le député des Yvelines, jugeant « important de redire qu’aujourd’hui on peut être dans la coopération en Europe et dans le progrès social à la fois ».

« Je ne veux pas être un de ceux qui ferment la porte et éteignent la lumière en disant “l’Europe c’est terminé”. Je ne briserai pas le projet européen », a encore assuré l’ancien ministre de l’éducation, à l’issue d’un déjeuner avec M. Varoufakis.

« Il y a une troisième voie »

L’ancien ministre grec, pourfendeur de l’austérité en Europe, est aujourd’hui à la tête de DIEM 25, un « mouvement pour la démocratie en Europe » qui plaide pour « la création d’une internationale progressiste », opposée à « l’internationale nationaliste ». « C’est à Benoît [Hamon], Arnaud [Montebourg], Emmanuel Macron, Jean-Luc [Mélenchon], de répondre à nos propositions et de dire dans quelle mesure ils sont d’accord avec les positions de DIEM 25 », a-t-il ajouté.

M. Hamon s’est dit particulièrement « sensible » au « concept de désobéissance constructive » porté par M. Varoufakis et qui consiste à « ne pas accepter tout ce qui nous est mis sur la table par la Banque centrale européenne, par la Commission européenne ». « Il y a une troisième voie et, ce chemin, Yanis Varoufakis contribue à le tracer », a poursuivi le candidat à la primaire à gauche.