Le logo de la radio Paradise FM, fermée le 8 janvier par les autorités gambiennes. | DR

La radio privée Paradise FM, l’une des plus populaires de Gambie, a été fermée dans la soirée du dimanche 9 janvier par les autorités, ont rapporté plusieurs sources au sein de ce média à l’Agence France-Presse (AFP).

Six agents des services de sécurité en civil sont venus peu avant 23 heures (minuit à Paris) faire cesser les émissions. Ils affirmaient agir sur instruction du ministère de l’information mais n’ont présenté aucun document ni fourni aucune raison motivant la fermeture de la station.

Quelques heures auparavant, dans l’après-midi, la radio avait longuement donné l’antenne au porte-parole de l’opposition, Halifa Sallah, ainsi qu’à un dirigeant du parti au pouvoir, Yankuba Colley.

Trois autres stations

La Gambie traverse une crise électorale depuis que le président sortant Yahya Jammeh, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 22 ans, a annoncé le 9 décembre qu’il ne reconnaissait plus sa défaite au scrutin du 1er décembre. Une semaine plus tôt, il avait pourtant félicité son adversaire, l’opposant Adama Barrow.

M. Jammeha a été battu de quelque 19 000 voix. Il conteste les résultats en justice, arguant d’irrégularités dans la comptabilisation des votes et l’organisation du scrutin. Bravant les pressions internationales, il a assuré le 20 décembre qu’il ne céderait pas le pouvoir le 19 janvier à Adama Barrow, à l’expiration de son mandat. Il affirme attendre que la Cour suprême statue sur ses recours.

Avant Paradise FM, trois autres radios ont été fermées dans des conditions similaires depuis le 1er janvier, dont une seule, Afri Radio, a pu reprendre ses émissions, à condition de ne diffuser que de la musique.