Donald Trump et Bernard Arnault, le 9 janvier 2017 à New York. | Drew Angerer / AFP

Lorsque Donald Trump est sorti, lundi 9 janvier, en fin de matinée, de l’un des quatre ascenseurs de la Trump Tower, les journalistes américains qui campent du matin au soir dans le hall de l’immeuble de la cinquième avenue à Manhattan, n’ont eu, dans un premier temps, pas énormément de considération pour le patron de LVMH qui l’accompagnait. « Vous connaissez M. Arnault… », a tenté le président élu sur un ton mi-interrogatif, mi-affirmatif, avant de subir un flot de questions sur la façon dont il allait résoudre les questions de conflit d’intérêt entre sa société, la Trump organization, et ses fonctions présidentielles.

« On en parlera mercredi », a répondu le milliardaire, alors qu’une conférence de presse doit être organisée le 11 janvier, notamment sur ce sujet. « Tout ce que je peux dire c’est que c’est très simple. C’est prêt depuis un moment et c’est très facile à faire », a-t-il affirmé. Coupant court à cette conversation qu’il n’avait visiblement pas envie d’aborder, M. Trump s’est ensuite tourné vers M. Arnault en le présentant à la presse comme un « grand homme » avant de lui serrer la main en le remerciant de sa visite. « Ils aiment tous ce pays ! », a-t-il ajouté, en faisant allusion également à Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, qu’il a aussi rencontré lundi.

« Beaucoup d’emplois »

Le PDG de LVMH, qui dispose de l’un des magasins Vuitton les plus emblématiques de la marque à quelques dizaines de mètres de la Trump Tower, est ainsi le premier patron français à rencontrer le président élu. M. Arnault était accompagné de son fils, Alexandre, récemment nommé cogérant du malletier allemand Rimowa, racheté par LVMH en octobre 2016. Alors qu’on lui demandait enfin de quoi les deux hommes avaient discuté, M. Trump a déclaré « de grandes choses, des choses merveilleuses » avant d’ajouter « c’est-à-dire des emplois, beaucoup d’emplois ».

Bernard Arnault a dit ensuite quelques mots avec un accent français assez marqué : « Nous voulons agrandir les usines que nous avons en Californie, en raison de l’immense succès des produits Louis Vuitton qui y sont fabriqués depuis 25 ans. » La marque possède en effet un atelier de fabrication à San Dimas. Le PDG a également évoqué un autre projet consistant à construire une nouvelle fabrique en Caroline (sans préciser s’il s’agissait de la Caroline du Nord ou de la Caroline du sud) ou au Texas. « Nous n’avons pas encore décidé mais ce sera fait rapidement », a ajouté Bernard Arnault.

Il y a quelques semaines, M. Trump avait rencontré un autre patron étranger, le PDG du groupe japonais SoftBank, Masayoshi Son. Suite à leur entrevue, le président élu avait écrit sur son compte Twitter, sans détail précis, que le milliardaire nippon était « d’accord pour investir 50 milliards de dollars aux Etats-Unis dans des entreprises et [créer] 50 000 nouveaux emplois ». Masayoshi Son avait ensuite précisé aux journalistes que les emplois seraient créés par le biais d’investissements dans des start-up, mais n’avait fourni aucun calendrier. Le 28 décembre, M. Trump affirmait que l’opérateur de téléphonie mobile américain Sprint, filiale de SoftBank, allait prochainement rapatrier 5 000 emplois aux Etats-Unis.