De nombreuses pannes ont perturbé l’utilisation du téléphérique de Brest, mis en place en novembre. | FRED TANNEAU / AFP

Le téléphérique de Brest qui permet de traverser la Penfeld, le fleuve qui sépare la ville en deux, accumule les problèmes techniques. Depuis sa mise en service en novembre, il totalise seulement une quinzaine de jours d’exploitation.

Dernière panne en date : dimanche 8 janvier, au cours de l’opération « Tous aux Capucins », lancée par la municipalité pour faire découvrir à la population l’ancien site industriel en cours de réhabilitation que le téléphérique est censé désenclaver. « La situation m’agace, ça commence à bien faire », a regretté le maire socialiste de Brest, François Cuillandre, après l’annonce de cette panne informatique.

En décembre, après une dizaine de jours d’exploitation, au cours desquels les deux nacelles ont transporté près de 40 000 personnes, l’appareil a été mis à l’arrêt en raison d’une série de « petits défauts techniques », tels que « l’ouverture intempestive » des portes, alors que la cabine se trouvait à une cinquantaine de mètres au-dessus du sol, alors qu’un technicien était à bord.

« Tout a été fait dans la précipitation »

Après avoir été réparé, le téléphérique a repris jeudi dernier son ballet entre les deux rives de la Penfeld, avant d’être donc de nouveau arrêté dimanche. « Comme pour tous les systèmes neufs, il faut en peu de temps pour les réglages et le rodage, a tenté de justifier lundi, Jean-Luc Bouhadana, directeur de Keolis Brest qui exploite le réseau de transports en commun de l’agglomération. Si on pensait que les conditions n’étaient pas complètement remplies, on n’exploiterait pas le téléphérique. »

Des arguments qui n’ont pas convaincu, Luc Daniel, délégué CFDT chez Keolis Brest : « Tout a été fait dans la précipitation. » Avant la mise en service du téléphérique, « on avait alerté sur des effectifs sous-dimensionnés et une organisation du travail qui n’était pas au rendez-vous », a-t-il fait savoir à l’Agence France-Presse.

Ainsi, selon lui, vendredi, une passagère du téléphérique a été blessée lors d’une chute dans une cabine bondée, à cause d’un freinage d’urgence que Keolis Brest n’explique pas. « Le poste de commandement aurait perdu la cabine », selon M. Daniel.

Entièrement automatisé, l’appareil, le premier en zone urbaine dans l’Hexagone, d’un coût de 19 millions d’euros, est doté de deux nacelles pouvant embarquer chacune jusqu’à 60 passagers. En France, pour le moment, le téléphérique reste cantonné au tourisme, mais il doit voir le jour dans plusieurs villes comme Toulouse, Grenoble ou Orléans.