Le Stade de France, le 10 juillet 2016. | MATTHIEU ALEXANDRE / AFP

Les condamnations de fausses victimes des attentats se succèdent. Un couple de vendeurs à la sauvette a été condamné mercredi 11 janvier par le tribunal de Bobigny à un an de prison, dont six mois ferme. Il s’était fait passer pour victime de l’attentat au Stade de France le 13 novembre 2015.

Le parquet avait requis un an de prison ferme contre ces Serbes de 36 et 47 ans, jugeant leur comportement « innommable ». L’avocat du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI), qui recevra 1 euro symbolique, avait lui réclamé une peine qui « marque ». Et déploré que le travail de la structure, qui a déjà indemnisé 2 434 victimes du 13-Novembre, soit « perturbé » par ces fausses victimes qui croient jouer à « la roue de la fortune ».

Il s’agit de la quatrième condamnation, depuis les attentats à Paris et à Saint-Denis, pour tentative d’escroquerie ou escroquerie envers le FGTI.

« Procès de la misère pécuniaire »

Le soir du 13 novembre 2015, le couple condamné à Bobigny était bien à Saint-Denis pour vendre des écharpes. Mais, à l’heure ou le troisième kamikaze – dont il disait être victime – actionne sa ceinture d’explosif, il avait déjà quitté les lieux.

C’est ce que les enquêteurs, alertés par le parquet de Paris au sujet de plusieurs incohérences dans le dossier des deux Serbes, ont découvert en contrôlant leur téléphone portable : au moment de l’explosion, il bornait à Aulnay-sous-Bois, où ils habitent.

Placés en garde à vue mercredi, l’homme handicapé à 80 % et son épouse, enceinte de leur deuxième enfant, ont commencé par nier. Dans le box du tribunal, visiblement bouleversés, ils ont dit « regretter » avoir menti aux policiers et aux médecins. Et tenté de se justifier en évoquant le couple d’amis, réellement blessés, qui leur auraient dit de « faire comme eux », les milliers d’euros de dettes de loyer, la menace d’expulsion.

« Ce sont des gens tellement désemparés qu’ils ne se sont pas rendu compte de la portée de leur acte. On est dans le procès de ce que la misère, pécuniaire comme intellectuelle, peut produire », a défendu leur avocat, Olivier Monin.

La peine la plus lourde – trois et six ans de prison ferme – a été prononcée par le tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) à l’encontre d’un couple qui avait perçu 60 000 euros pour avoir prétendu avoir été « soufflé » par une explosion aux abords du Stade de France. Les deux concubins ont été confondus quand ils ont à nouveau tenté d’escroquer le FGTI à la suite de l’attentat de Nice.