Donald Trump a réagi : « Fausse information, chasse politique totale aux sorcières ! » | © Mike Segar / Reuters / REUTERS

Conflits d’intérêts, relations avec la communauté du renseignement américain, composition du cabinet, attitude vis-à-vis des musulmans, Obamacare, mur avec le Mexique, Corée du Nord, Russie… A neuf jours de son investiture, le 20 janvier, les projecteurs se braquent sur Donald Trump, mercredi 11 janvier. Le président élu doit tenir sa première conférence de presse depuis son élection, et les sujets d’interrogation ne manquent pas.

L’exercice avait d’abord été programmé pour le 15 décembre, mais le Républicain avait finalement annulé le rendez-vous trois jours avant. Cette fois, le rendez-vous est fixé à 11 heures (17 heures à Paris) dans la Trump Tower, sur la Ve avenue, au cœur de Manhattan. C’est depuis ce même bâtiment de verre qu’il avait lancé, le 16 juin 2015, sa candidature à la Maison Blanche.

Ordre du jour bouleversé et informations non confirmées

A l’origine, Donald Trump avait prévu de présenter les initiatives qu’il entend prendre pour s’écarter de la gestion de son empire financier et éloigner les risques de conflit d’intérêts. Mais c’était sans compter sur la divulgation par les médias américains d’un document de 35 pages, composé d’une série de notes datées de juin à décembre 2016 et rédigées par un ancien agent du renseignement britannique, jugé crédible par le renseignement américain, pour le compte d’opposants politiques à Donald Trump.

Les notes détaillent notamment des informations sur des échanges de renseignements supposés pendant plusieurs années entre Donald Trump, ses proches et le Kremlin, dans les deux directions. Elles contiennent des informations présentées comme compromettantes sur Donald Trump, comme l’existence alléguée d’une vidéo à caractère sexuel avec des prostituées, filmée clandestinement lors d’une visite à Moscou en 2013 par les services russes dans le but d’en faire un moyen de chantage.

Selon ces médias, dont CNN et le New York Times, les chefs du renseignement américain ont présenté au président élu un résumé de deux pages de ce document, en même temps qu’ils lui détaillaient leur rapport, partiellement déclassifié vendredi, récapitulant l’ensemble des opérations russes de piratage informatique et de désinformation.

Trump tempête sur Twitter

Le président élu a immédiatement réagi. « Fausse information, chasse politique totale aux sorcières ! », a-t-il lancé dans un tweet rédigé en lettres majuscules et publié dans la soirée.

« La Russie vient de dire que ces informations non vérifiées payées par des opposants politiques étaient un mensonge complet et total, une absurdité absolue », a-t-il ajouté sur son compte Twitter mercredi en début de matinée, heure de New York.

Il a poursuivi en estimant que la façon dont il était traité était digne de « l’Allemagne nazie », ajoutant que « la Russie n’a jamais tenté de faire pression sur moi. JE N’AI RIEN A VOIR AVEC LA RUSSIE. PAS DE CONTRAT. PAS DE PRETS. RIEN DU TOUT ! », a réaffirmé M. Trump sur Twitter.

Ses partisans montent au créneau

S’exprimant sur NBC, Reince Priebus, le futur secrétaire général à la Maison Blanche, a affirmé que les informations relatives à l’existence d’un dossier russe sur Trump étaient « absolument nulles ». Les « ordures obscènes » contenues dans cette note « ne se sont pas produites », a-t-il ajouté.

« Ce ne sont que des sources anonymes », a rejeté sur NBC Kellyanne Conway, conseillère du républicain.

Michael Cohen, avocat du milliardaire et vice-président de l’organisation familiale, a rejeté les notes qui évoquent à plusieurs reprises et de façon détaillée un voyage de lui-même à Prague à la fin août ou au début de septembre pour y rencontrer des interlocuteurs russes. « Je ne suis jamais allé à Prague de ma vie », s’est-il défendu sur Twitter.

Rex Tillerson s’explique sur ses liens avec la Russie

L’orientation de la politique étrangère de l’administration Trump, sur laquelle il entretient un très grand flou, devrait être largement débattue avant même sa conférence de presse.

L’ancien patron d’ExxonMobil, Rex Tillerson, désigné par Donald Trump pour prendre la tête du département d’Etat, passera en effet son grand oral devant la commission des affaires étrangères, mercredi, à partir de 15 heures.

Ce Texan de 64 ans, novice en politique, devrait notamment être questionné sur ses liens d’affaires avec la Russie et ses relations avec son président Vladimir Poutine. Depuis 1999, il a tissé une relation qu’il a lui-même qualifiée de « très proche » avec le président russe, qui l’a décoré en 2012 de l’ordre de l’Amitié, une décoration décernée aux étrangers.