Le secrétaire d’Etat, Christophe Sirugue, lors d’une conférence de presse au sujet de STX France, le 4 janvier 2017, à Saint-Nazaire. | LOIC VENANCE / AFP

Tout sera bouclé avant la présidentielle, promet mercredi 11 janvier Christophe Sirugue, au sujet de la reprise des chantiers navals STX France à Saint-Nazaire par le groupe italien Fincantieri. Le secrétaire d’Etat à l’industrie confirme par ailleurs que l’Etat entend conserver sa minorité de blocage de 33 % dans l’entreprise.

Le leader européen de la construction naval, l’italien Fincantieri, a été désigné le 3 janvier par le tribunal de commerce du district central de Séoul comme candidat privilégié pour reprendre les chantiers français, qui appartenaient jusqu’à présent au conglomérat sud-coréen STX. Depuis, une double négociation est en cours : d’une part entre Fincantieri et STX Offshore & Shipbuilding, maison-mère sud-coréenne actionnaire à 66 % de STX France ; d’autre part entre Fincantieri et l’Etat français.

« Signature probablement autour du 15 février et closing (finalisation) probablement en avril », a précisé Christophe Sirugue au sujet de la reprise. Il souhaite mettre à profit ce court laps de temps pour conclure un double pacte d’actionnaires, entre l’Etat français et Fincantieri. Ce premier pacte doit permettre quatre choses : le maintien du site de Saint-Nazaire et de ses 7 000 emplois (sous-traitants compris) ; de s’assurer que le carnet de commandes de STX France ne sera pas ventilé ailleurs ; de préserver le savoir-faire et la propriété industrielle des chantiers français ; ainsi que l’accès aux infrastructures pour le constructeur naval militaire DCNS.

Un pacte d’actionnaires « bien ficelé »

Le second pacte d’actionnaires concerne le capital de la future entité. « DCNS (dont l’Etat français est actionnaire à hauteur de 62 %) entrera dans le capital. Nous le souhaitons », précise Christophe Sirugue. A quelle hauteur ? Cela dépendra notamment des autres acteurs que Fincantieri pourrait amener, a-t-il répondu.

« Fincantieri n’aura pas forcément plus de 50 % (du capital). Fincantieri discute avec d’autres, a dit M. Sirugue. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait un morcellement à outrance du pacte d’actionnariat. Mais en même temps, si des clients ont envie de participer, je ne vois pas pourquoi on se l’interdirait. »

Des croisiéristes, clients des chantiers de Saint-Nazaire, se sont notamment montrés intéressés par une participation à la reprise de STX France avec le néerlandais Damen, qui n’a finalement pas déposé d’offre.

Selon le secrétaire d’Etat, un groupe chinois, qui s’était montré intéressé dans un premier temps par la reprise de l’ensemble du groupe STX, reste en embuscade pour le rachat éventuel de STX France, une branche au contraire florissante, si le groupe italien renonce. « Un pacte d’actionnaires bien ficelé, c’est parfois mieux que d’avoir cinquante virgule quelque chose », fait valoir Christophe Sirugue, ajoutant :

« Ce qu’il faut c’est qu’on maintienne nos 33 %, c’est impératif puisque c’est la minorité de blocage (…). On verra ce que DCNS fait. Ce qui est clair, c’est que DCNS plus les 33 % de l’Etat ça ne fera pas 50 %. »

Le secrétaire d’Etat souhaite d’autre part qu’il y ait, à l’intérieur de ce pacte d’actionnaires global, un pacte entre l’Etat et DCNS portant sur les enjeux stratégiques. « Je ne voudrais pas qu’un jour le civil, qui concerne beaucoup Saint-Nazaire, fasse les frais d’un accord sur le militaire » entre DCNS et Fincantieri, explique-t-il.