Ce n’est pas la première fois que Payet est en opposition avec un de ses clubs. Lors du mercato d’hiver 2010-2011, il avait fait le forcing pour rejoindre le PSG, alors qu’il évoluait à Saint-Etienne. | LINDSEY PARNABY / AFP

Dimitri Payet « refuse de jouer » pour West Ham, qui ne le vendra pas : l’entraîneur croate du club de Londres, Slaven Bilic, a chargé jeudi 12 janvier la barque de son international français de 29 ans, le « meilleur joueur » de son équipe, mais qui cache de moins en moins ses envies d’ailleurs.

Veut-il revenir à Marseille ? En tout cas, pour West Ham, c’est non. « Nous avons dit que nous ne voulons pas vendre nos meilleurs joueurs, mais Dimitri Payet ne veut pas jouer pour nous », a taclé Bilic en conférence de presse.

« Il est clairement notre meilleur joueur. C’est la raison pour laquelle nous lui avons offert un contrat long, puis un nouveau contrat, quatre mois plus tard [en février 2016]. Je l’ai appelé en lui disant cela et il refuse de jouer pour nous. »

« Meilleur que Zidane »

Qu’il semble loin le temps où le mythique stade de Boleyn Ground chantait les louanges de Payet, « meilleur que Zidane », selon le refrain des fans des Hammers. L’ancien Marseillais aux coups francs dévastateurs faisait le bonheur de son coach en éclairant le jeu de West Ham par sa qualité de frappe, sa conservation de balle et sa vista incomparable.

Depuis, West Ham, 7e la saison dernière, a fait ses débuts dans l’ancien stade olympique de Londres, et Payet, malgré une influence longtemps intacte dans le jeu, ne parvient plus à porter une équipe péniblement 13e de Premier League.

Il semble surtout se lasser d’évoluer loin des hauteurs, comme en a témoigné une entrée en jeu peu convaincante, vendredi en Coupe d’Angleterre contre Manchester City, avec en point d’orgue un coup franc franchement désinvolte alors que les Citizens menaient 4-0 (score final 5-0).

« Courtisé »

« Il est probablement courtisé par certains clubs, ou quelque chose comme ça. C’est habituel à cette période de l’année », en plein mercato d’hiver, a encore évoqué Bilic. Selon le quotidien L’Equipe, le Réunionnais serait notamment sur les tablettes de… Marseille, dont la nouvelle direction rêverait de faire revenir le meneur de jeu, parti en 2015 après une magnifique saison sous la houlette de Bielsa.

Il y retrouverait quelques survivants de cette époque, dont Florian Thauvin, avec qui il entretenait des rapports très frais, ainsi que le Stade-Vélodrome où il avait hurlé « c’est chez moi, ici ! » après y avoir inscrit le deuxième but de l’équipe de France contre l’Albanie lors de l’Euro 2016. Il connaît aussi très bien le nouvel entraîneur de l’OM, Rudi Garcia, sous les ordres duquel il avait évolué à Lille.

« Il est hors de l’équipe »

L’éventualité est toutefois balayée par Bilic, qui n’a pas convoqué Payet pour affronter Crystal Palace samedi, et avertit : « Jusqu’à ce qu’il change d’attitude, il est hors de l’équipe et ne s’entraînera pas avec nous. » « Mais nous n’allons pas le vendre. J’attends de lui qu’il revienne et montre de l’implication et de la détermination à l’équipe, comme l’équipe lui en a montré. »

C’est en effet grâce à ses excellents états de service en Angleterre (12 buts, 12 passes la saison dernière), que Payet avait pu retrouver l’équipe de France, et disputer l’Euro 2016, où il avait été l’un des Français les plus en vue jusqu’à la finale, perdue contre le Portugal.

Ce n’est pas la première fois que Payet s’oppose à l’un de ses clubs : lors du mercato d’hiver 2010-2011, il avait fait le forcing pour rejoindre le PSG, alors qu’il évoluait à Saint-Etienne. Le président du directoire des Verts, Roland Romeyer, l’avait même sommé de « cesser de faire “l’andouille” ». Payet avait fini par se résigner.

« Le bras de fer avait duré quarante-huit heures. Il s’était excusé devant tout le groupe et il avait assumé les sanctions », avait détaillé son ex-entraîneur Christophe Galtier dans le quotidien sportif L’Equipe. « Ce n’est pas un filou ni un fouteur de merde. Dans la vie, il est joueur comme sur le terrain. Des fois il gagne, des fois il perd, mais il assume toujours. »