Au lycée agricole catholique de Marvejols, en Lozère, les lycéens ne s’imaginent pas vivre de la même façon que leurs parents, mais continuent à rêver au métier d’agriculteur. | LAURA BURATTI

Ils suivent des formations courtes, démarrent plus vite dans la vie active, accèdent moins facilement à la culture ou aux soins… Il s’agit des jeunes des milieux ruraux. Dans un rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE) publié mercredi 11 janvier, ces jeunes expriment un « sentiment préoccupant d’abandon ».

Selon le document, les jeunes âgés de 18 ans à 24 ans, à la fois sans emploi et sans formation, sont proportionnellement plus nombreux à la campagne qu’en ville (24,4 %, contre 20,8 %). En revanche, le taux de chômage des jeunes est moins important en milieu rural (25,1 %, contre 27,1 % dans les villes). Ils y font « des études plus courtes, optent pour des filières professionnelles, entrent plus vite sur le marché de l’emploi », souligne Bertrand Coly, un des rapporteurs de l’enquête.

Les femmes moins formées

Autres enseignements, les femmes sont « moins formées » que les hommes, l’accès à la prévention et aux soins reste difficile, et les espaces ruraux sont moins bien dotés en services et en équipements culturels.

Le manque de « mobilité » est également très pénalisant, relève M. Coly, éducateur spécialisé et ancien secrétaire général du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne. « Trente-deux pour cent de ces jeunes ne se sont pas rendus à un entretien d’embauche faute d’avoir un moyen de transport », observe-t-il. Pour lui, « les politiques publiques ne s’intéressent pas ou peu aux jeunes » ruraux. « Alors que neuf élus sur dix en milieu urbain considèrent la jeunesse comme étant une priorité, ils ne sont plus qu’un sur quatre en milieu rural », relève-t-il.

Pour remédier à tous ces problèmes, les rapporteurs préconisent, entre autres, de « renforcer la diversité des filières de formation dans le secondaire », de « favoriser l’égalité homme-femme », de donner une « compétence jeunesse » aux communautés de communes, ou de créer des « campus ruraux de projets », espaces à destination des jeunes pour inventer des activités économiques, sociales, festives, etc.