Un logo de l’équipementier nippon Takata, le 25 juin 2015. | YUYA SHINO / REUTERS

Le groupe japonais Takata a plaidé coupable de fraude aux Etats-Unis, vendredi 13 janvier, et versera une amende d’un milliard de dollars pour solder le scandale de ses airbags défectueux. Trois de ses anciens cadres sont inculpés dans cette affaire.

« Les équipementiers automobiles qui vendent des produits censés protéger les consommateurs contre des blessures ou des décès doivent placer la sécurité avant les bénéfices », a déclaré Barbara McQuade, une des responsables du département de la justice (DoJ), dans un communiqué publié vendredi.

  • Les faits reprochés

Selon les autorités américaines, l’équipementier nippon aurait, pendant plus d’une décennie, dissimulé l’existence d’un défaut majeur dans ses airbags, susceptibles d’exploser inopinément en projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Quinze décès, dont onze aux Etats-Unis, sont associés à cette avarie.

A partir de 2000, le groupe aurait ainsi fourni à ses clients, les grands constructeurs automobiles, des rapports « tronqués et frauduleux » afin de tromper leur vigilance et maintenir ses chiffres de vente.

  • Quelles conséquences ?

Ce scandale a conduit l’agence de la sécurité routière américaine (NHTSA) à ordonner le rappel de quelque 70 millions de ces airbags, qui ont été utilisés à grande échelle par de nombreux constructeurs (Honda, BMW, Fiat Chrysler, General Motors, Ford, Nissan, Toyota...) Environ 30 millions d’autres unités doivent également être réparées sur le reste du globe.

  • Quelle suite judiciaire ?

La pénalité d’un milliard de dollars infligée à Takata lui permettra d’échapper à un procès pénal et servira, quasi intégralement, à indemniser les automobilistes et les constructeurs floués par les pratiques du groupe, a précisé le DoJ dans un communiqué.

Ce scandale avait déjà valu en novembre 2015 au groupe japonais une amende civile sans précédent de 200 millions de dollars aux Etats-Unis, dont 130 avec sursis, et l’a forcé à annoncer plusieurs mesures pour changer ses pratiques.

  • Des poursuites ?

Les autorités ont également révélé vendredi avoir engagé en décembre des poursuites pénales contre trois anciens cadres du géant nippon, qui pèse 20 % du marché mondial des airbags et ceintures de sécurité, marquant les premières inculpations dans ce vaste scandale.

Vétérans de l’entreprise qu’ils ont quittée en 2015, Shinichi Tanaka, Hideo Nakajima et Tsuneo Chikaraishi ont été notamment en poste aux Etats-Unis et sont accusés de « conspiration », selon les documents légaux publiés vendredi.