Documentaire sur Arte à 22 h 25

David Bowie 2017 - The Last Five Years (TV ad)
Durée : 01:39

Le 8 janvier 2016, la planète rock s’électrisait avec la sortie de Blackstar, le dernier opus de David Bowie. Deux jours plus tard, la Terre entière ou presque était sous le choc de sa mort. Depuis sa prestation au Festival Hurricane, en Allemagne, le 25 juin 2004, le chanteur, entré en semi-retraite, n’était pas monté sur scène. Le 8 janvier 2013, il avait cependant pris de surprise tout le monde avec The Next Day, son premier album depuis dix ans.

« Il voulait surprendre les gens après toutes ces années d’absence, et pouvoir jouer avec son image. Il n’était plus ce jeune homme voulant être original à tout prix. Il avait vécu sa vie et n’était pas prêt à se voir dans les médias en permanence. Bowie était super-content que nous ayons réussi à garder le secret jusqu’au bout. Il a accompli un exploit dans une époque où tout le monde sait tout », explique Jonathan Barnbrook, qui a conçu les pochettes de ces derniers disques.

Après son documentaire David Bowie en cinq actes, qui mettait en lumière les années charnières de la carrière de l’artiste britannique, le réalisateur anglais Francis Whately retrace cette fois les dernières années de la vie de Bowie qui, s’il était éloigné des projecteurs, n’en était pas moins très prolixe. Le réalisateur revient sur la genèse de ses deux derniers disques ainsi que sur celle de la comédie musicale Lazarus, qui a été mise en scène à New York quelques semaines avant le décès de la star.

Picture shows_David Bowie performing in a BBC concert recorded in September 2002 before an invited audience of 100 people (id number - hi004041306) | BBC

Le film mélange des interviews de ceux qui ont côtoyé le chanteur ces dernières années et des archives rares, parfois inédites. Pour concevoir ses deux albums, David Bowie a fait appel à ceux qui l’ont accompagné sur leReality Tour, son ultime tournée.

« J’étais sans nouvelles de lui depuis un moment, puis j’ai reçu un courriel me demandant si j’étais disponible pour jouer sur l’album. Ensuite, j’ai reçu un message de la part du management, précisant que je devais garder cet enregistrement secret, sans quoi j’allais avoir de gros ennuis », raconte la bassiste Gail Ann Dorsey.

Bowie se montre particulièrement créatif. Il « arrivait en studio avec des pages de paroles et il se mettait à les griffonner. Il modifiait ses textes jusqu’à la dernière minute. Parfois, il revenait juste pour réenregistrer une seule phrase », témoigne Tony Visconti le producteur historique de la star. « Il essayait beaucoup de choses. Il travaillait sa condition physique pour se remettre en forme, comme un sportif », ajoute-t-il.

Le même enthousiasme

Si le rockeur garde toujours le même enthousiasme, la maladie et l’approche de la mort vont pourtant avoir des conséquences sur son travail. « Les séances étaient très courtes. A 18 heures, on arrêtait, quoi qu’il arrive, et parfois même encore plus tôt. Ce n’était pas le David avec lequel j’avais l’habitude de travailler. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Habituellement, il restait jusqu’à ce qu’il ait terminé ou qu’il soit fatigué », se souvient le guitariste Earl Slick.

Francis Whately ne se limite pas toujours à la chronique des dernières années de Bowie. Il revient aussi sur sa carrière et les thèmes récurrents que l’on retrouve tout au long de son œuvre. « Il a rejoint les étoiles, mais je suis sûr qu’il a vraiment lutté. Il voulait continuer », conclut Ivo van Hove, qui a mis en scène Lazarus. David Bowie est toujours très présent. Un album inédit de quatre titres, qu’il a enregistré juste avant sa mort, vient d’ailleurs de sortir.

David Bowie, les cinq dernières années, de Francis Whately (Royaume-Uni, 2016, 90 min).