Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe dans « Antichrist ». | Les Films du Losange

Le Conseil d’Etat a confirmé, vendredi 13 janvier, en dernier recours, l’annulation du visa d’exploitation pour le film de lars Von Trier, Antichrist (2009). La juridiction avait été saisie par la ministre de la culture après que la cour administrative d’appel de Paris eut donné raison à l’association Promouvoir, proche des milieux catholiques intégristes, qui demandait l’annulation de l’autorisation aux plus de 16 ans.

Le Conseil d’État relève que le film « comporte plusieurs scènes de très grande violence, filmées de manière réaliste, à l’occasion de pratiques sexuelles filmées sans aucune dissimulation dont, notamment, une scène d’automutilation sexuelle féminine filmée en gros plan ». Il estime en conséquence que « ces scènes imposent l’interdiction de représentation du film aux mineurs de 18 ans » sans toutefois demander qu’il soit classé X en raison de « l’esthétique du film et de son thème ».

Une sidérante violence onirique

Présenté en compétition à Cannes en 2009, Antichrist avait secoué la croisette, entre ricannements et huées, en raison de scènes particulièrement choquantes. Le réalisateur danois y met en scène un règlement de comptes d’une sidérante violence onirique. Organisé en quatre chapitres avec prologue et épilogue, il montre un couple en crise interprété par Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe – Charlotte Gainsbourg avait obtenu un prix d’interprétaion pour son rôle. Une version amputée de certaines scènes parmi les plus choquantes avait été distribuée à l’international.