Enfant de 6 mois prenant de la vitamine D, Uvesterol D, fabriqué par le groupe Crinex. | Jean-Claude MOSCHETTI /REA

L’Uvestérol ADEC, un médicament combinant plusieurs vitamines, administré avec la même pipette que l’Uvestérol D, soupçonnée d’avoir entraîné la mort d’un nouveau-né en décembre, pourra continuer d’être utilisé par les parents, sous certaines conditions.

Contrairement aux scandales sanitaires de ces dernières années, ce n’est pas la molécule du médicament qui est en cause, mais son mode d’administration au moyen d’une pipette.

Le 6 janvier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait annoncé la suspension de la commercialisation de l’Uvestérol D (vitamine D) « par mesure de précaution » et une restriction à l’hôpital de l’Uvestérol ADEC.

Recommandation temporaire

Le médicament, qui n’était donc plus disponible dans les pharmacies de ville, va faire son retour « en raison de la nécessité, dans certaines situations, de poursuivre ce traitement » une fois le nouveau-né sorti de l’hôpital.

Pour ce faire, l’ANSM « met en place une recommandation temporaire d’utilisation » pour permettre l’utilisation d’Uvestérol ADEC en dehors d’une hospitalisation. Toutefois, seules les pharmacies hospitalières restent habilitées à délivrer le médicament aux patients.

Contrairement à la vitamine D, prescrite de façon généralisée aux nouveaux-nés et qui existe sous d’autres formes que la pipette mise en cause, le mélange de vitamines de l’Uvestérol ADEC est réservé à certains bébés fragiles et il n’existe pas d’autres produits sur le marché avec la même composition.

L’Uvestérol ADEC est en particulier prescrit pour « le nouveau-né prématuré et le nourrisson présentant un risque de carence ou de malabsorption en vitamine A, D, E et C », comme ceux atteints de mucoviscidose, de cholestase (une maladie du foie caractérisée par une sécrétion insuffisante de bile) ou d’insuffisance intestinale, a rappelé l’ANSM.

L’Uvestérol D et l’Uvestérol ADEC, commercialisés par le laboratoire français Crinex, se présentent sous forme liquide, dans un flacon dont on extrait, à l’aide d’une pipette, la dose à administrer.

Une injection réalisée de manière inappropriée, c’est-à-dire avec une pipette mal insérée dans la gorge, dans une posture allongée ou encore après un repas, risque de provoquer un malaise vagal du nourrisson ou une fausse route alimentaire (lorsqu’un aliment passe dans la trachée vers les voies respiratoires, au lieu d’aller dans l’œsophage).

Vitamine D : faut-il se méfier de l’Uvestérol D ?
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