Un décollage réussi du Falcon 8 en Florida, le 27 mai 2016. | SPACEX / AFP

Quatre mois après l’explosion de son lanceur Falcon 9, dont la cause a été difficile à déterminer, la société américaine SpaceX va tenter samedi 14 janvier de reprendre ses vols.

La fusée à deux étages doit décoller de la base aérienne de Vandenberg en Californie à 9 h 54 (18 h 54 à Paris) dans une fenêtre de tir de seulement une seconde, pour mettre sur orbite dix petits satellites de la société de télécommunication mobile Iridium. En cas d’échec, SpaceX pourra de nouveau faire un essai dimanche cinq minutes plus tôt.

Ce lancement sera un test crucial pour vérifier si SpaceX a bien déterminé et corrigé la cause apparemment complexe de l’accident du 1er septembre.

L’espoir, après une série noire

L’explosion spectaculaire avait non seulement détruit le lanceur mais aussi un satellite de 200 millions de dollars de la société israélienne Spacecom. Un canal du satellite devait être utilisé par le fondateur et patron de Facebook, Mark Zuckerberg, avec l’opérateur français Eutelsat, pour fournir l’accès à internet en Afrique sub-saharienne.

L’accident s’est produit quinze mois après une première explosion d’une fusée Falcon 9 peu après son décollage, le 28 juin 2015. Cette série noire, après plus de treize années de succès ininterrompus, a jeté un froid parmi les clients de la société californienne fondée en 2002 et toujours dirigée par le milliardaire Elon Musk. Ces revers ont aussi eu un impact financier sévère.

SpaceX a conclu que l’accident, survenu lors d’un essai au sol des moteurs, avait résulté d’une défaillance d’un conteneur d’hélium sous pression qui se trouve à l’intérieur du réservoir d’oxygène liquide du second étage de la fusée. Début janvier, un essai statique de mise a feu des moteurs de Falcon 9 s’était avéré concluant et avait ouvert la voie à la reprise des vols.

Des pertes financières suite aux explosions

Selon le Wall Street Journal (WSJ), citant une analyse des documents internes auxquels il a eu accès, SpaceX a subi une perte annuelle de 250 millions de dollars et une baisse de 6 % du chiffre d’affaires dans l’année qui a suivi le premier accident en 2015.

Ces documents révèlent que pendant la période de quatre ans et demi avant le premier accident, la société a connu une solide progression de son carnet de commandes pour des contrats de lancement de satellites. Après la seconde explosion de Falcon 9 en septembre, les pertes financières se sont encore accrues, selon le WSJ.

Interrogé par le quotidien des affaires, SpaceX s’est borné à pointer ses succès et son potentiel. « Nous avons plus de 70 lancements dans notre carnet de commandes qui présentent plus de dix milliards de dollars de contrats », a dit le directeur financier de SpaceX, Bret Johnson précisant que SpaceX dispose de plus d’un milliard de liquidés et n’a aucune dette.