Ce week-end, alors que le froid s’installe, restons au chaud et regardons en famille le retour de Grabouillon, le chien farceur et gaffeur. Et pour réfléchir au monde qui nous entoure, suivons les destins de clandestins pour comprendre les vies qui se cachent derrière des statistiques et changeons notre regard sur les adolescents transgenres, grâce à l’excellent documentaire de Lorène Debaisieux.

Grabouillon fait sa rentrée

Grabouillon 1 & 2
Durée : 01:35

Le voilà de retour et il n’a pas changé. Ni de caractère ni de compagnie. Toujours aussi gaffeur, farceur, moqueur, le chien à l’œil au beurre noir Grabouillon demeure entouré de son ami, le chat Bagou, et de sa maîtresse, la sage Pétunia, qui s’apprête à entrer au CP. Du coup, elle délaisse un peu Grabouillon, qui promet dans cette saison 5 autant de bêtises et d’aventures que dans les saisons précédentes.

On retrouve aussi avec plaisir la vie mouvementée des puces qui logent dans les poils de l’animal, ainsi que la vivacité de ton et de rythme de cette série d’animation 3D française produite par Blue Spirit – à qui l’on doit notamment les merveilleux Ernest et Céline, Les Mystérieuses Cités d’or et Ma vie de courgette. Créée par Philippe Poirier et Patrick Regnard d’après la série de bande dessinée éponyme d’Alexis Nesme, Grabouillon est une valeur sûre et joyeuse pour les plus de 6 ans. Véronique Cauhapé

Pas d’école pour Grabouillon, série d’animation (Fr., 2016, 52 x 6,5 min). Sur Piwi + tous les jours à 12 h 35 et en replay sur Piwiplus.fr

Clandestins, des vies cachées à visage découvert

Infrarouge : meilleur apprenti de France, il reçoit un avis d'expulsion (vidéo)
Durée : 01:05

Sidy, Armando, Emma, Fanny et Rahman, cinq clandestins, que la misère et l’espoir d’une vie meilleure ont poussé à l’exil, ont pris le risque de témoigner à visage découvert. Portés par leurs paroles singulières, Andrea Rawlins-Gaston et Laurent Follea tissent ici un film poignant et éclairant sur le destin de ces hommes et femmes que l’on croise quotidiennement sans réellement les voir : que ce soit sur les chantiers de ­démolition, comme Sidy, dans les salons de manucure, à l’instar d’Emma, ou sur leur scooter, tel Rahman, livreur de sushis.

Si Andrea Rawlins-Gaston s’éloigne de la forme des « films-manifestes », la journaliste de CAPA n’en conserve pas moins cette manière pleine de tact, de douceur et de respect pour recueillir ces témoignages, mais aussi pour les mettre en scène, tête haute, sans pathos. Elle redonne ainsi un contour humain à des vies de douleur, réduites le plus souvent à des données statistiques. Douleur de l’exil, de la perte d’un pays, d’une famille, mais aussi courage, ténacité, rage de s’intégrer au sein d’un pays qu’ils admirent, bien qu’ils en soient tenus à la lisière. C’est tout cela que relate, à mots comptés, ce film engagé et profondément humain. Christine Rousseau

Clandestins, d’autres vies que les vôtres, d’Andrea Rawlins-Gaston et Laurent Follea (Fr. 2016, 60 min). Sur Pluzz jusqu’au mardi 17 janvier.

Le difficile combat des adolescents transgenres

[EXTRAIT] Devenir il ou elle - Elena
Durée : 00:36

S’approprier un corps qui semble étranger à vous-même : tel est le défi que doivent relever, dès le plus âge, les enfants sujets à la dysphorie de genre. Un défi des plus douloureux à l’abord de l’adolescence, où se cristallisent les questions d’identité. Lorène Debaisieux a choisi de suivre cinq jeunes transgenres, en France ainsi qu’aux Pays-Bas, pionniers en matière d’accompagnement médical. Un choix pertinent et d’autant plus précieux qu’il donne à voir et à entendre pour la première fois le combat de ces jeunes gens pour se faire accepter de leur entourage, de l’institution scolaire ou des psychiatres, ainsi que leurs parents, confrontés à ce changement et à une véritable errance médicale.

La carence médicale est d’ailleurs le point saillant de ce film, qui met en regard les parcours de Léna, d’Héléna, de Lucas et ceux de Bas et Connor, deux adolescents néerlandais à travers lesquels est expliqué le protocole mis en place et dont s’inspire, depuis peu en France, un groupe transdisciplinaire réunissant endocrinologues, psychanalystes et psychiatres. Dans une société qui peine encore à entendre et accepter ces jeunes adolescents, le travail fouillé, distancé et sensible de Lorène Debaisieux contribuera sans doute à changer les regards. Ch. R.

Devenir il ou elle, de Lorène Debaisieux (Fr., 2016, 75 min). Sur Pluzz jusqu’au mardi 17 janvier.