Sadio Mané et les Sénégalais ont été les seuls à gagner leur match ce week-end à la CAN. | KHALED DESOUKI / AFP

  • C’est aujourd’hui

Après Libreville et Franceville, c’est au tour d’Oyem dans le nord du Gabon, d’accueillir le groupe C de la 31Coupe d’Afrique des nations. Oyem, 60 000 habitants et un stade de 20 000 habitants, qui a été inauguré lundi 9 janvier par le président Ali Bongo, mais… qui subissait encore des travaux deux jours avant les premiers matchs organisés sur cette pelouse.

A 17 heures, les Eléphants de Côte d’Ivoire, tenants du titre et grands favoris, affronteront les Eperviers du Togo. Un match entre sélectionneurs français, puisque Michel Dussuyer d’un côté et Claude Le Roy de l’autre prendront place sur les bancs de touche. Sur le terrain, on suivra notamment les performances du turbulent joueur du PSG, l’Ivoirien Serge Aurier, contre la vedette déclinante, actuellement sans club, le Togolais Emmanuel Adebayor. On ne sait pas si Pako, le « nain de compagnie » du joueur, a fait le déplacement.

Quelques heures plus tard, à 20 heures, les ambitieux Léopards de la République démocratique du Congo (RDC) seront opposés aux Lions de l’Atlas du Maroc. Pour l’une des quatre sélections entraînées par un Africain, Florent Ibenge, il faut absolument s’imposer face à l’équipe qui semble être le concurrent direct du groupe pour la deuxième place qualificative en quarts de finale. Diminués par les absences de Sofiane Boufal ou encore Younès Belhanda, les Marocains espèrent bien s’imposer. Ils comptent sur Hervé Renard, l’entraîneur à la chemise blanche immaculée et aux deux titres de champion d’Afrique (Zambie en 2012 et Côte d’Ivoire en 2015).

  • C’était ce week-end

Il y a d’abord eu la traditionnelle cérémonie d’ouverture samedi. Dans un contexte politique, économique et social très tendu, quelques mois seulement après la réélection contestée, à la fin août 2016, du président Ali Bongo face à l’opposant Jean Ping, le stade de l’Amitié sino-gabonaise à Libreville sonnait bien vide. Les tribunes qui peuvent accueillir 40 000 places n’étaient même pas remplies à moitié.

Booba, le rappeur français d’origine sénégalaise et qui vit à Miami, a eu toutes les peines du monde à « ambiancer » le public qui avait fait le déplacement. Et ce, malgré le recours à l’« autotune », logiciel qui rend la voix du chanteur métallique (une pratique rendue populaire par Cher, fermons la parenthèse). Et surtout malgré sa tenue, un tee-shirt noir de sa marque de vêtement représentant l’Afrique, avec, dans le dos, une inscription en anglais, empreinte de modestie « J’ai couru comme un esclave pour marcher comme un roi », le « Duc de Boulogne » oubliera bien vite ce concert.

La présence de Samba, la mascotte de l’événement, n’y a rien changé. Cette Panthère noire avec un maillot du Gabon est censée symboliser « la puissance et de la grâce » et doit accompagner « en toute fraternité les joueurs et le public sur les pelouses de l’exploit, des actuels éliminatoires jusqu’à la phase finale ».

Booba lors de la cérémonie d’ouverture samedi 14 janvier. | GABRIEL BOUYS / AFP

Sportivement, le pays hôte n’a pas brillé. Même si Pierre-Emerick Aubameyang a marqué, le Gabon a été tenu en échec par les novices de la Guinée-Bissau (1-1). Pas de quoi décourager le sélectionneur espagnol, José Antonio Camacho, à la logique toute personnelle :

« Nous avons les mêmes chances de nous qualifier que si nous avions gagné. »

Le deuxième match du groupe A s’est aussi soldé par un autre match nul, 1-1 entre le Burkina Faso et le Cameroun. Pas de vainqueur et un incident au moment des hymnes qui a privé les joueurs et les spectateurs… de musique.

La Confédération africaine de football (CAF) s’est rapidement excusé : « Un incident technique dû à une défaillance du système de sonorisation a perturbé le coup d’envoi de la rencontre Burkina Faso-Cameroun. La CAF et le comité local d’organisation présentent leurs excuses aux équipes, officiels, supporters et téléspectateurs. »

Dimanche, à Franceville, l’un des favoris de la compétition, l’Algérie, huitième de finaliste du dernier Mondial en 2014, est passée tout près de la défaite (2-2). Les Fennecs ont été menés 2 à 1 et ont concédé de nombreuses occasions face au Zimbabwe. Ils ont finalement égalisé à la 82e minute de jeu grâce à Riyad Mahrez, auteur d’un doublé, le meilleur joueur africain de l’année 2016.

Samba, pas de Janeiro mais de Libreville, la mascotte de la CAN 2017. | GABRIEL BOUYS / AFP

En soirée, le Sénégal a remporté la première victoire de cette CAN 2017. Les coéquipiers de Sadio Mané, ont battu la Tunisie (2-0) grâce à Mané et Mbodji. Il faudra compter sur les « Lions de la Teranga » qui n’ont jamais été titrés et dont la meilleure performance est une place de finalistes en 2002.

  • C’est dit

Le sélectionneur togolais, Claude Le Roy, qui s’apprête à disputer sa neuvième CAN, il n’est pas très satisfait de l’organisation et de l’état de la pelouse du stade d’Oyem :

« C’est la première fois que je vois desralentisseurs sur un terrain. Il y a un quart de terrain avec des ralentisseurs dessus, ce n’est pas pour favoriser la vitesse du foot. C’est une première dans le football international. A notre arrivée à Libreville, on nous a gentiment fait attendre 5 heures à l’aéroport avant de partir sur Oyem, sans servir un repas aux joueurs à trois jours d’un match, ce qui n’est pas très gentil. Et il a fallu qu’on loue une voiture pour venir ici. Autrement à Bitam (environ 70 kilomètres au nord d’Oyem), on est bien, dans un hôtel correct où tout le monde fait le maximum pour nous aider. »
  • C’est vu

On a vu Booba qui chantait dans un stade à moitié vide et Booba à la plage chargé par un éléphant. Le prochain épisode des aventures de Booba au Gabon n’est pas encore connu.

Booba attaqué par un elephant il part en courant ! video entière en HD 1080p
Durée : 00:59

On a eu la confirmation par l’image des retards de travaux au stade d’Oyem.

Et pour finir sur une note moins légère, on a vu que les Gabonais avaient d’autres préoccupations plus sérieuses que le football.