Au moins trois policiers ont été tués et trois autres blessés lundi 16 janvier dans une explosion, ont expliqué dans un communiqué les services du gouverneur de Diyarbakir, une ville du sud-est de la Turquie. Deux des trois policiers blessés ont été grièvement atteints, est-il précisé.

L’attaque a eu lieu « lorsque des explosifs (…) ont été déclenchés au passage d’un véhicule blindé qui transportait notre police antiémeute », indique le communiqué. L’explosion a été causée par une bombe artisanale, annonce l’agence privée Dogan, qui met en cause « des terroristes du PKK ». Elle ajoute qu’un bus municipal et d’autres véhicules qui se trouvaient non loin ont été endommagés.

Vives tensions à Diyarbakir

Diyarbakir, « capitale » du sud-est à majorité kurde, est la cible d’une intense campagne du gouvernement contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé organisation « terroriste » par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne. Fin octobre,
Gültan Kisanak et Firat Anli, les deux maires de Diyarbakir, ont été interpellés. Ils étaient accusés par Ankara d’avoir soutenu le PKK quand de violents affrontements ont commencé à l’automne 2015.

Le PKK est engagé depuis 1984 dans une guerre contre l’Etat turc qui a fait plus de 40 000 morts. La Turquie a été la cible depuis un an et demi d’une série d’attentats meurtriers liés à la rébellion kurde ou aux djihadistes du groupe Etat islamique. Les forces de l’ordre de Diyarbakir sont souvent les cibles de ces attaques, comme en mai 2016, quand sept policiers ont été tués dans un attentat à la bombe.