Une vague de froid arrive, lundi 16 janvier, sur la quasi-totalité de la France, la première de cette ampleur depuis 2012. Les températures seront inférieures de « quatre à huit degrés » aux normales saisonnières, selon Météo France. De nombreuses régions, à l’exception des littoraux atlantiques et méditerranéens, connaîtront des journées sans dégel à compter de mardi.

Dès ce lundi, des gelées matinales sont attendues entre – 4 °C, – 5 °C et 0 degré Celsius dans le centre, l’Est et l’arrière-pays provençal. Le thermomètre devrait surtout plonger à partir de mardi et, durant le reste de la semaine, les températures seront souvent fortement négatives la nuit et le resteront parfois toute la journée.

« On n’est pas dans des températures exceptionnelles », rappelle toutefois Patrick Galois, prévisionniste à Météo France. « On peut parler de vague de froid d’intensité modérée, d’un bon coup de froid. » Rien à voir avec les « vagues de froid historiques, comme celles de février 1956 ou de janvier 1985 », quand la température avait plongé à – 19 °C à Toulouse, explique-t-il.

C’est cependant la première fois depuis 2012 que le pays connaîtra « un froid aussi généralisé et peut-être durable », précise Emmanuel Demaël, également prévisionniste à Météo France. Ce froid glacial et sec pourrait en effet se poursuivre la semaine prochaine. La faute à un anticyclone qui fait descendre de l’air froid du nord-est de l’Europe vers la France.

Un ressenti de – 20 °C

« Les températures ressenties seront au plus bas mercredi et jeudi car il y aura plus de vent », précise M. Demaël. Ainsi, dans le Nord-Est, une température de – 10 °C conjuguée à une bise soufflant à 50 km/h, « donnera lieu à un ressenti de – 20 °C environ ».

Face à cette offensive du froid, le gouvernement a mis en place, samedi, un « pilotage national quotidien » pour anticiper au mieux les besoins. Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a appelé les collectivités locales et les associations à mettre à disposition des locaux pour les sans-abri. La sécurité civile, la police, la gendarmerie et les sapeurs-pompiers sont également mobilisés. Un « bilan quotidien des besoins » doit être établi par les préfets.

Lundi, le ministre de l’intérieur a enjoint aux citoyens, « dès qu’ils verront dans les prochains jours des personnes en situation de détresse », de composer le 115, numéro d’urgence destiné aux sans-abri. Celui-ci, régulièrement saturé, « va être dimensionné pour recevoir ces appels », s’est engagé le ministre.

La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait appelé dès vendredi à « une vigilance accrue », pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone, les chutes dues à la neige et les conséquences sanitaires liées au froid, alors que l’épidémie de grippe saisonnière bat son plein. Des messages ont été diffusés durant le week-end à la radio.

Bien que le froid risque d’entraîner une hausse de la consommation d’électricité, « il n’y a pas de coupures programmées », a assuré le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE. Il pourrait cependant être contraint de déclencher dès mardi des mesures exceptionnelles, comme d’encourager les consommateurs à réduire leur consommation pendant les heures de pointe.

Quatre départements du massif pyrénéen (Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne et Ariège) ont été placés lundi en vigilance orange neige et verglas avec un risque « très fort » d’avalanche pour les prochaines vingt-quatre heures. L’accès routier à la principauté d’Andorre est fermé depuis samedi matin. Une avalanche s’est déjà produite samedi en début d’après-midi dans le secteur de Laruns (Pyrénées-Atlantiques), provoquant la mort d’une randonneuse.