Frank Franz, le leader du NPD, arrive à la Cour constitutionnelle de Karlsruhe le 17 janvier. | THOMAS KIENZLE / AFP

La Cour constitutionnelle allemande a annoncé, mardi 17 janvier à Karlsruhe, le rejet de la demande d’interdiction du Parti national démocratique (NPD), néonazi. C’est la deuxième fois que la Cour constitutionnelle rejette cette interdiction : en 2003, la demande en ce sens du gouvernement fédéral n’avait pas non plus abouti. Cette fois, le président de la Cour, Andreas Vosskuhle, a justifié la décision par la marginalité du mouvement :

« A l’unanimité, la deuxième chambre a estimé que, certes, le NPD a des objectifs anticonstitutionnels, mais il n’y a actuellement pas d’éléments concrets de poids laissant penser que l’action (du parti) puisse être couronnée de succès. »

Quelque 5 000 membres

La nouvelle tentative a été initiée en décembre 2013 par les Länder, représentés à la chambre haute du Parlement national, le Bundesrat, motivée par la découverte en 2011 d’une série de meurtres racistes commis par trois militants néonazis d’un groupuscule baptisé Clandestinité national-socialiste (NSU), proches du NPD.

Fondé en 1964, le NPD « partage des caractéristiques essentielles » avec la doctrine nationale-socialiste et « veut déstabiliser et mettre à bas l’ordre libéral-démocratique », a argumenté le Bundesrat. Le parti qui compterait environ 5 000 membres n’est plus représenté au niveau des Länder depuis les élections de septembre en Mecklembourg. Le mouvement qui a fait longtemps figure d’épouvantail en Allemagne, est marginalisé par la montée du parti anti-immigration Alternative pour l’Allemagne (AfD).