Des sites et applis pour faciliter le choix d’études supérieures. | Francisco Osorio (CC BY 2.0)

Après les révisions et le soutien scolaire en ligne, les applications et plates-formes d’orientation sont le nouveau créneau émergeant des EdTech (technologies de l’éducation). Portées par des associations, des start-up à but plus ou moins ­lucratif et des acteurs traditionnels de l’orientation, chacune de ces plates-formes a sa propre manière d’aider à trouver son orientation post-bac.

Devant être considérées comme des outils, ces plates-formes ne peuvent pas être suffisantes pour déterminer les ­lycéens dans leur choix. Pour Bruno Devauchelle, professeur associé à l’université de Poitiers, spécialiste des technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement, « aucun de ces tests d’orientation n’est efficace s’il n’y a pas, derrière, de dialogue avec un enseignant ou un ­conseiller d’orientation qui pourra répondre aux questions que font émerger ces tests. Aucune machine ne peut vous révéler qui vous êtes sur la base de construction théorique ».

Dans la nébuleuse des EdTech françaises (Bloomr, digiSchool, Study Advisor, Onisep, Monmentor…), Le Monde a sélectionné quatre plates-formes qui s’adressent aux lycéens qui ne savent pas du tout quoi faire après le bac et les a soumises à leur examen.

Inspire-orientation.org
Le premier réseau solidaire d’orientation post-bac

Créé par l’association Frateli, La palte-forme Inspire-orientation propose différentes pistes d’études aux lycéens en fonction de leurs goûts, notes et profils scolaires. Pour chacune des filières présentées, un descriptif précis du contenu des cours est fourni, et les lycéens ont la possibilité de discuter avec des étudiants « éclaireurs » ayant suivi ces cursus avec un profil similaire. « Nous souhaitons créer un cercle vertueux de l’engagement avec des lycéens accompagnés qui deviendront à leur tour des étudiants éclaireurs, explique Muriel Ekovich, responsable du programme Inspire. On a aussi pris le parti de se focaliser sur les formations, car le monde professionnel et les métiers changes constamment."

Avantages Présentation détaillée des formations. Echanges personnalisés avec les étudiants. Prise en compte du niveau ­scolaire des lycéens. Service ­entièrement gratuit basé sur l’engagement des précédents utilisateurs.

Inconvénients Seuls 54 cursus d’études sont enregistrés. Peu d’informations sur les débouchés professionnels.

L’avis de Solenn, en Terminale ES : « Les questions sont assez précises, et ça donne un explicatif détaillé des cursus qui permet de savoir à quoi on s’engage. Et de pouvoir être en contact avec des étudiants, ce qui n’est pas évident pour tout le monde ».

Pixis.co
La start-up déjà dans le futur

Cette start-up italo-libano-française développe une plate-forme sur laquelle les lycéens sont guidés en fonction de leurs profils vers les métiers de demain. Retenus selon trois axes stratégiques – nouvelles compétences, innovation et développement durable –, ces métiers sont présentés aux ­lycéens de manière dynamique à partir de différents critères ­(salaire, diplôme, centre d’intérêt, secteur). La plate-forme permet ensuite de poser des questions à des professionnels dont les réponses sont standardisées, de les rencontrer autour d’un café, ou d’être suivi par un coach professionnel pour définir son chemin d’études.

Avantages Interface et design très innovants. Offre de métiers en phase avec les besoins actuels et à venir sur le marché de l’emploi. Possibilité d’être en contact avec des professionnels.

Inconvénients Peu d’informations sur les formations. Orientation personnalisée payante (questions en ligne gratuites, ­sinon 39 euros pour rencontrer un pro dans un café, 299 euros pour trois séances de coaching, 499 euros pour cinq séances).

L’avis tranché de Romane, en terminale ES : « peut-être que certains seront prêt à payer pour un coach d’orientation, mais moi je n’ai pas du tout les moyens de payer ces montants ».

Impala.in 
Une carte qui ouvre plusieurs voies

Petite dernière dans le secteur des EdTech, Impala réunit sur une carte interactive plus de 730 fiches de métiers. Lesquelles sont proposées aux lycéens en fonction des mots-clés qu’ils rentrent dans le moteur de recherche du site, ou selon des centres d’intérêts suggérés. Les formations correspondant aux métiers sont ­ensuite présentées au lycéen pour lui permettre de se projeter dans l’avenir en ayant conscience des parcours d’études à envisager.

Avantages Design innovant. Suggestions de métiers originales et diversifiées. Favorise l’ouverture d’esprit.

Inconvénients Utilisation peu intuitive. Accès restreint aux informations sur les cursus. Légers bugs car le site est en version bêta.

L’avis de Yahya, en Terminale L : « le design est vraiment chouette, ça donne envie de l’utiliser, mais l’utilisation est un peu brouillon. Elle me propose des métiers complètements différents avec peu d’informations sur les études, alors que si j’y passe cinq il faudra que le contenu me fasse rester ».

Test orientation
L’application pour mieux se cerner

Mise au point par la start-up Nomad Education, spécialisée dans les applications de révision, Test orientation est une appli disponible sur l’AppStore et GooglePlay se base sur un questionnaire réalisé en partenariat avec le cabinet AssessFirst, spécialiste en conseil RH. L’application permet d’identifier les principaux secteurs d’activité, traits de personnalité, sources de motivation et aptitudes professionnelles du lycéen « pour savoir quel métier il peut faire sur la base de critères professionnels » explique François Firmin, directeur de Nomad Education. Une fois le questionnaire rempli en une quinzaine de minutes, le lycéen est orienté vers d’autres applications développées par la start-up, qui l’informeront sur les formations correspondant à son profil.

Avantages Permet de définir une base d’orientation pour en discuter avec son entourage et ses professeurs. Toutes les applications Nomad Education sont gratuites. Questionnaire calqué sur des tests utilisés en entreprise.

Inconvénients Peu d’informations sur le contenu des formations. Questions à choix très restreints. Tous les domaines d’études ne sont pas couverts. Contenus sponsorisés par des établissements d’éducation supérieurs privés uniquement.

L’avis de Rim, en Terminale ES : « c’est peut-être bien quand on ne sait pas du tout quoi faire, mais j’ai trouvé les questions pas pertinentes. On me dit que je suis faite pour le  «management créatif», ce qui est très vague. Ça ne m’aide pas plus à choisir mon orientation »

Participez à « O21, s’orienter au XXIe siècle »

Comprendre le monde de demain pour faire les bons choix d’orientation aujourd’hui : après Lille (vendredi 6 et samedi 7 janvier, au Nouveau Siècle), « Le Monde » organise son nouvel événement O21 à Cenon (près de Bordeaux, les 10 et 11 février au Rocher de Palmer), à Villeurbanne (les 15 et 16 février) et à Paris (4 et 5 mars, à la Cité des sciences et de l’industrie). Deux jours pendant lesquels lycéens et étudiants peuvent échanger avec des dizaines d’acteurs locaux innovants, qu’ils soient de l’enseignement supérieur, du monde de l’entreprise ou des start-up.

Les inscriptions en ligne sont d’ores et déjà ouvertes pour O21 Cenon et O21 Villeurbanne. Pour être averti par mail dès l’ouverture des inscriptions pour O21 Paris, ou pour inscrire des groupes (scolaires, associations...)à l’un ou l’autre de ces événements, écrivez-nous à o21lemonde@lemonde.fr.

Lors de ces événements sont également diffusés des entretiens en vidéo réalisés avec trente-cinq personnalités de 19 ans à 85 ans qui ont accepté de traduire en conseils d’orientation pour les 16-25 ans leur vision du futur.

Placé sous le haut patronage du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, O21 est également soutenu, au niveau national, par quatre établissements d’enseignement supérieur (Audencia, l’Essec, l’Epitech, et l’alliance Grenoble école de managementEM Lyon). Localement, l’événement est porté par les conseils régionaux des Hauts de France, de Nouvelle Aquitaine et d’Ile-de-France, les villes de Cenon et de Villeurbanne et des établissements d’enseignement supérieur.