Le jeune homme a expliqué son geste par son opposition à Manuel Valls, notamment sur la loi travail ou le 49-3, jugeant qu’il traitait « mal la Bretagne et les Bretons ». | ROBERT PRATTA / REUTERS

Le jeune homme qui a giflé Manuel Valls mardi 17 janvier à Lamballe (Côtes-d’Armor) a été condamné mercredi à trois mois de prison avec sursis, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Saint-Brieuc, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), la procédure française de plaider-coupable.

L’homme, âgé de 18 ans, a été jugé coupable de « violences volontaires sans incapacité de travail avec préméditation », selon le procureur Bertrand Leclerc. A l’issue de la garde à vue du jeune homme, mercredi après-midi, le parquet briochin lui a proposé une peine de trois mois de prison avec sursis et 105 heures de travail d’intérêt général (TIG), qu’il a acceptée.

En vertu de la procédure de CRPC, la peine a ensuite été homologuée par un juge. Le prévenu devra également verser un euro de dommages et intérêts à Manuel Valls, conformément à la demande de ce dernier, qui avait porté plainte.

Un jeune homme « acquis aux idées régionalistes »

Mardi après-midi, alors que le candidat à la primaire de la gauche serrait des mains à la sortie de la mairie de Lamballe, le jeune homme, « acquis aux idées régionalistes », selon le procureur, lui avait tendu la main, puis l’avait giflé en criant « ici, c’est la Bretagne ».

L’ancien premier ministre avait esquivé le geste, et son agresseur n’avait pu que le toucher légèrement au visage. Un membre du service de sécurité l’avait aussitôt plaqué au sol.

Selon le procureur Bertrand Leclerc, le jeune homme a expliqué son geste par son opposition à Manuel Valls, notamment sur la loi travail ou le recours au 49-3, jugeant qu’il traitait « mal la Bretagne et les Bretons ».

Le jeune majeur n’avait à ce jour aucune condamnation à son casier judiciaire. Il avait juste fait l’objet d’un rappel à la loi pour usage de stupéfiants en 2014, a précisé le parquet.

Peu après, Manuel Valls, détendu, avait réagi à l’incident devant la presse, déclarant que « la démocratie » ne pouvait « pas être la violence ». « Je porterai plainte, avait-il dit ensuite, parce que c’est un coup. » « L’acte physique est violent, ce n’est pas comme la farine », avait-il souligné, en référence à un premier incident de campagne, le 22 décembre à Strasbourg, où il avait été enfariné.