Depuis 2000, la planète a enregistré cinq années records : 2005, 2010, 2014, 2015 et 2016. | PETER PARKS / AFP

Sans surprise, 2016 a été l’année la plus chaude sur la planète depuis le début des relevés de températures en 1880, marquant le troisième record annuel consécutif de chaleur, a annoncé mercredi 18 janvier l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).

Avec une montée record du mercure durant chacun des mois de janvier à août, la température à la surface des terres et des océans a été 0,94 ºC supérieure à la moyenne du XXe siècle (qui était de 13,9 ºC), surpassant le précédent record de 2015 de 0,04 ºC, a précisé la NOAA. La température à la surface des terres seules a été 1,43 ºC supérieure à la moyenne du XXe siècle, et à la surface des océans 0,75 ºC supérieure (ne surpassant le record de 2015 que de 0,1 ºC).

Septembre 2016 avait marqué la fin des records mensuels consécutifs de chaleur enregistrés pendant seize mois, résultant en partie de la récurrence du courant équatorial chaud du Pacifique El Nino, qui a commencé à se dissiper au printemps.

« Même si on ne prend pas en compte le réchauffement dû à l’influence d’El Nino, 2016 reste l’année la plus chaude de l’histoire moderne », pointe le professeur Piers Forster, directeur du centre international Priestley pour le climat à l’université de Leeds, au Royaume-Uni. En effet, le mois dernier a ainsi été le troisième mois de décembre le plus chaud dans les annales après 2014 et 2015.

Cinq records depuis 2000

De son côté, la Nasa a déterminé dans une analyse séparée que 2016 a été l’année la plus chaude sur le globe en cent trente-six ans. Depuis 2000, la planète a enregistré cinq années record : 2005, 2010, 2014, 2015 et 2016.

L’année 2017 « sera probablement moins chaude », selon Piers Foster, « mais je m’attends encore à de nouveaux records de montée du mercure sur la planète d’ici à quelques années ».

En 2016, le mercure a atteint des niveaux sans précédent notamment dans l’est de la Russie, dans l’extrême ouest du Canada, une partie de l’est des Etats-Unis, la plupart de l’Amérique centrale, le nord de l’Amérique du Sud ainsi qu’en Afrique de l’Ouest, dans des parties de l’Asie du Sud et des régions de l’Australie, surtout le long de la côte nord et orientale. L’Alaska a connu son année la plus chaude depuis le début des relevés dans cet Etat en 1925.

Les températures sur les mers et océans ont été particulièrement élevées l’an dernier dans le nord du Pacifique près de l’Alaska, dans la mer de Béring, des parties du centre ouest de l’Atlantique et l’est de l’océan Indien.

Les records de froid ont seulement été mesurés dans les eaux à l’est du détroit de Drake, près de la péninsule Antarctique, où les températures sont beaucoup plus basses que la moyenne depuis la fin 2013.

Une fonte des glaces sans précédent

La fonte de la banquise arctique s’est poursuivie en 2016 : l’étendue moyenne des glaces flottant sur l’océan était d’environ 10,1 millions de kilomètres carré, soit la plus petite superficie mesurée depuis le début des observations par satellite en 1979, selon le Centre national de la neige et de la glace.

L’Arctique a connu en 2016 ses douze mois les plus chauds depuis le début des relevés de températures dans cette région en 1900, entraînant non seulement une fonte de la banquise sans précédent, mais ce qui a aussi retardé la formation de nouvelle glace à l’automne.

Quant à l’Antarctique, la superficie annuelle moyenne des glaces sur l’océan a été la deuxième plus petite dans les annales avec 11,1 millions de km2, se réduisant à des niveaux sans précédent en novembre et décembre.