Le Français a remporté son premier tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance en 74 jours 3 heures 35 minutes et 46 secondes, établissant un nouveau record. | DAMIEN MEYER / AFP

La troisième fois est la bonne ! En franchissant la ligne d’arrivée, jeudi 19 janvier à 16 h 37, aux Sables-d’Olonne, Armel Le Cléac’h remporte son premier Vendée Globe, le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistanc. En 74 jours 3 heures 35 minutes et 46 secondes, il améliore de près de quatre jours le record établi par François Gabart lors de l’édition précédente, en 2013.

A trente-neuf ans, celui qu’on surnomme le « Chacal » devient donc le septième marin à remporter cette course, surnommée « l’Everest des mers ». Une consécration pour le skippeur de Banque populaire qui était arrivé deuxième en 2008 derrière Michel Desjoyeaux et en 2013 derrière François Gabart pour seulement trois petites heures.

« Chaque mètre gagné, c’était dur »

« La victoire, je ne l’ai entrevue que la nuit dernière en passant Ouessant, a déclaré Armel Le Cléac’h, très ému, à l’arrivée. C’était mon troisième [Vendée], je voulais aller le chercher. Chaque mètre gagné, c’était dur ».

Jusqu’au bout, Armel Le Cléac’h se sera battu pour remporter son Vendée Globe. « Armel a fait une très belle trajectoire » expliquait Vincent Riou, skippeur de PRB et concurrent malheureux de cette édition. « Il a géré sa course parfaitement jusqu’à aller chercher l’angle parfait pour le dernier bord ». Même son de cloche du côté de Yann Elies, le skippeur de Quéquiner-Leucémie Espoir, joint lors de la vacation ce jeudi midi : « Armel a maîtrisé la course jusqu’au bout . Bravo. C’est mérité. »

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Cette victoire couronne des années de travail. Un nouveau monocoque Banque populaire VIII construit pour ce Vendée Globe et équipé de foils. « Armel n’a rien laissé au hasard », a commenté Vincent Riou. « Il a un bateau très audacieux, il a su le rendre très polyvalent. C’est le plus polyvalent de toute la flotte. »

« Pour lui, c’est presque douze ans de travail. Là, un Vendée c’est 74 jours, mais derrière c’est quatre ans de préparation à chaque fois », a déclaré son frère Gaël Le Cléac’h saluant « l’acharnement et l’obstination » de son frère.

Duel avec Alex Thomson

Cette huitième édition du Vendée Globe a été marqué par le duel entre le Finistérien et le skippeur britannique d’Hugo Boss, Alex Thomson. Depuis le 8 novembre, deux jours après le départ, les deux marins se disputent la tête de la flotte. C’est seulement dans l’océan Pacifique, que le skippeur français a pu devancé son adversaire. Au cap Horn, Armel Le Cléac’h comptait un peu moins d’un jour d’avance sur son poursuivant. Mais la remontée de l’Atlantique a été plus dure pour le skippeur de Banque populaire qui, confronté à des systèmes météorologiques compliqués, a vu revenir à plusieurs reprises le britannique par l’arrière.

Alex Thomson est attendu, quant à lui, dans la nuit. Il ne pourra a priori pas remonter tout de suite le chenal des Sables d’Olonne et devra attendre vendredi matin et la marée pour le faire.