Le logo Lafarge sur une usine du cimentier à Paris, le 7 avril 2014. Lafarge a fusionné en 2015 avec le groupe suisse Holcim. | FRANCK FIFE / AFP

Bercy confirme au Monde mercredi 19 janvier avoir saisi la justice cet automne sur de possibles infractions commises par le groupe cimentier Lafarge en Syrie. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur la base de cette plainte en octobre, a précisé une source judiciaire à l’AFP.

La plainte du ministère de l’économie déposée à la fin du mois de septembre porte sur une interdiction d’acheter du pétrole en Syrie édictée par l’Union européenne en 2012 dans le cadre d’une série de sanctions contre le régime de Bachar Al-Assad, a expliqué une source proche du dossier à l’AFP.

La cimenterie de Jalabiya

En juin, Le Monde révélait les troubles arrangements de Lafarge avec l’organisation Etat islamique (EI) dans la cimenterie du groupe français à Jalabiya, dans le nord-est du pays. Pour continuer de faire fonctionner cette cimenterie, malgré l’interdiction de l’UE d’acheter du pétrole dans le pays, Lafarge aurait trouvé des arrangements avec les groupes armés environnants, dont EI.

L’ONG Sherpa qui défend les victimes de « crimes économiques » avait, de son côté, déposé une plainte avec constitution de partie civile en novembre. Elle dénonçait notamment des faits de financement du terrorisme et visait plus spécifiquement les possibles arrangements à la cimenterie de Jalabiya en 2013 et 2014, jusqu’à ce que l’organisation djihadiste en prenne le contrôle en septembre 2014. Cette plainte visait à obtenir l’ouverture d’une information judiciaire confiée à des juges d’instruction, ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle.