Des secouristes tentent de trouver des survivants dans l’hôtel Rigopiano, jeudi 19 janvier. | ANDREAS SOLARO / AFP

Les pompiers sont entrés en contact vers 11 heures avec six personnes bloquées dans un grenier de l’hôtel des Abruzzes enseveli, mercredi 18 janvier, sous une avalanche. Ils n’ont pas encore réussi à les dégager des décombres. Plusieurs hélicoptères sont en route pour leur prodiguer les premiers soins quand ils seront dehors.

Plus de 40 heures après, l’espoir de retrouver d’autres rescapés est de plus en plus mince. Les sauveteurs ont creusé dans la neige toute la nuit à la recherche d’éventuels survivants.

Selon les estimations, entre 25 et 30 personnes – clients, parmi lesquels plusieurs enfants, employés et peut-être quelques visiteurs – sont encore piégés dans les décombres de l’hôtel enseveli. Trois corps ont été dégagés. « On continue de chercher. Des unités canines nous aident, on creuse », a déclaré vendredi un porte-parole des pompiers.

Des milliers de sinistrés

L’avalanche s’est produite, mercredi à la mi-journée, quelques heures après une série de séismes et a détruit une grande partie de l’hôtel Rigopiano de 43 chambres et quatre étages, situé à 1 200 mètres d’altitude. Seuls le toit et le dernier étage de l’établissement qui s’est même déplacé d’une dizaine de mètres émergent de la neige. La région est distante d’environ une centaine de kilomètres de celle d’Amatrice, touchée par une série de secousses sismiques mercredi. Il était encore impossible de savoir si cette avalanche avait été déclenchée par l’une de ces secousses, fortement ressenties jusqu’à Rome.

Dans toute la région, près de 7 000 personnes, dont 3 000 militaires, sont mobilisées pour venir en aide aux sinistrés des dernières secousses, aux centaines d’habitants de hameaux isolés et aux dizaines de milliers de foyers privés d’électricité.

Avalanche : un hôtel enseveli sous la neige en Italie
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« Une énorme vague de neige »

Le témoignage d’un des deux survivants de l’hôtel Rigopiano, un client qui s’était réfugié dans sa voiture, a suscité une polémique. Ce client, Giampiero Parete, un cuisinier de 38 ans qui n’a pas réussi à retrouver sa femme et ses enfants de 6 et 8 ans, a raconté que beaucoup voulaient partir après les fortes secousses sismiques qui ont frappé la région mercredi à la mi-journée. « A 14 heures, on était dans le hall à attendre qu’un chasse-neige nous ouvre la route jusqu’à la vallée », a-t-il expliqué. Annoncé d’abord à 15 heures, le chasse-neige a été reporté à 19 heures.

Peu après 17 heures, il est sorti prendre des médicaments pour sa femme dans la voiture. « A peine je suis sorti, je sens le vent et j’entends un bruit sourd et très fort d’arbres qui se cassent, de troncs qui roulent. Puis l’hôtel s’est écroulé, abattu par une énorme vague de neige et de morceaux de la montagne », a-t-il expliqué.

Le parquet de Pescara, sur la côte adriatique, a ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire. Selon les médias italiens, il s’agit d’abord de comprendre pourquoi le chasse-neige n’est pas venu, même si beaucoup reconnaissent que la situation des clients de l’hôtel n’était pas une priorité.

L’enquête judiciaire entend aussi faire la lumière sur des témoignages de proches des victimes, qui disent que les autorités ont mis longtemps à les croire lorsqu’ils ont donné l’alerte, ce que les secours démentent.