Sur Netflix à la demande

Please Like Me: Geoffrey's Back
Durée : 02:39

Les séries australiennes ne sont pas légion sur les écrans français : on mettra de côté Top of the Lake (2013), chef-d’œuvre de Jane Campion, production partiellement australienne dont l’action était située en Nouvelle-Zélande, mais on rappellera la délicieusement grotesque Ja’mie : Private School Girl (2013), créée et interprétée (en travesti) par l’humoriste australien Chris Lilley, diffusée pendant l’été 2014 par OCS puis, l’année suivante, par Canal+ Séries.

Please Like Me, créée en 2013, écrite et interprétée par le jeune humoriste Josh Thomas, était inédite sur les écrans français avant que Netflix en propose les trois premières saisons, en décembre 2016, tandis que la quatrième était diffusée par l’Australian Broadcasting Corporation.

Avant d’avoir pu visionner cette dernière, on peut cependant assurer que Please Like Me est l’une des séries les plus fines et drôles du moment, à mi-chemin entre This Is Us (2015), créée par Dan Fogelman, actuellement diffusée par Canal+ Séries, et Eastsiders (2015), créée par Kit Williamson et également disponible sur Netflix.

Josh (Josh Thomas) and Arnold (Keegan Joyce) in Please Like Me | Ben Timony/Netflix

Car Please Like Me est une série au cadre familial – avec son lot de figures déjantées à la dérive – et post-adolescent prenant pour personnages principaux, un groupe d’ados attardés métrosexuels. A quoi s’ajoute, en special guest stars, le chien John, qui en attendrira plus d’un, la poule Adele (qui se révèle être transgenre), un lapin et un opossum aux destins funestes.

Etudiant désabusé entretenu par son père, Josh est doté d’un physique banal de « vieux bébé de 50 ans », ainsi qu’il se présente d’ailleurs lui-même. Mais son charme, son humour aigre-doux et sa personnalité excentrique le rendent irrésistible. On le découvre prétendument hétérosexuel, jusqu’à ce que sa petite amie lui fasse comprendre qu’il n’en est rien. D’ailleurs, Geoffrey, un joli garçon musclé que Josh rencontre au bureau où travaille son colocataire hétérosexuel Thom (Thomas Ward, ami d’enfance de Josh Thomas et coauteur de la série), entre dans son lit le même jour que sa petite amie en sort.

Constant entrelacs des destinées

Dans le même temps, la mère de Josh fait une tentative de suicide – dont elle se sortira pour ensuite être confinée quelque temps dans une institution psychiatrique. On fait vite connaissance avec le père de Josh, séparé de sa mère, sa compagne thaïe – personnage très haut en couleur et au caractère trempé, et l’hilarante Tante Peg.

Très finement écrite, réalisée et interprétée, Please Like Me est un constant entrelacs des destinées de ces personnages à la fois singuliers et archétypaux et de quelques autres qui s’y agrègent, comme Arnold, le nouveau compagnon de Josh, jeune homme surdoué mais aux nerfs sensibles, qu’il rencontre dans l’établissement où sa mère est soignée, et Hannah, lesbienne mutique mais aux réparties bien senties.

Les dialogues font mouche et la musique, subtilement conçue (un duo de voix d’alto est d’abord entendu en musique d’attente téléphonique pour ensuite ponctuer l’action), apporte une touche de finesse supplémentaire.

En étant une série parfaitement de son temps, Please Like Me et son personnage principal, Josh, rappellent cependant l’esprit doux dingue et le ton doux-amer de l’attachant long-métrage australien Muriel (1994), de Paul John Hogan, qui révéla Toni Collette et Rachel Griffiths.

Please Like Me, créée par Josh Thomas. Avec Josh Thomas, Caitlin Stasey, Thomas Ward, Wade Briggs, Nikita Leigh-Pritchard (Aus., 2013-2015, 26 x 23 min).