Si elle n’appelle pas à voter en faveur de Benoît Hamon, Anne Hidalgo met en exergue, dans un communiqué, son principal point commun avec lui, le défi climatique. | OLIVIER LABAN-MATTEI / MYOP POUR LE MONDE

Soutien fervent de Vincent Peillon pour le premier tour de la primaire de la gauche, Anne Hidalgo a préféré ne pas choisir entre les deux finalistes, Benoît Hamon et Manuel Valls : « Pour le second tour de la primaire de la gauche, soyons encore plus nombreux à aller voter et, le moment venu, sachons tous nous rassembler autour du candidat qui sera désigné », écrit la maire (Parti socialiste) de Paris dans un communiqué publié sur son compte Facebook, lundi 23 janvier.

Dans un entretien au Monde le 12 janvier, Mme Hidalgo déclarait : « Benoît Hamon est quelqu’un que j’aime beaucoup. J’apprécie le courage avec lequel il a entrepris de relever le défi climatique. Mais il a un positionnement politique qui n’est pas le mien. Je n’ai jamais été à la gauche du parti. » Elle était beaucoup plus sévère avec M. Valls, l’estimant responsable – avec MM. Hollande et Macron – du « gâchis » du quinquennat.

Si elle n’appelle pas à voter en faveur de M. Hamon, Mme Hidalgo met en exergue, dans son communiqué, son principal point commun avec lui : « Je veux rappeler que le plus grand défi de notre siècle est le défi climatique. » Pour le relever, il faudra, à ses yeux, « l’émergence de larges coalitions et de majorités de projet, comme cela existe à Paris et dans beaucoup d’autres gouvernances locales, en France et dans le monde ».

« Effet Hidalgo » à Paris pour Vincent Peillon

Mme Hidalgo souhaite l’instauration de « la proportionnelle pour l’élection des députés » et la limitation du « cumul des mandats dans le temps, afin que tous les Français soient réellement représentés ». S’agissant du piètre résultat national de M. Peillon au premier tour de la primaire (6,85 %), on relativise, à l’hôtel de ville de Paris. L’entourage de la maire s’empresse de mettre en évidence son score « à deux chiffres » à Paris (10,2 %), et y voit un « effet Hidalgo ».

Depuis quelques jours, les proches de Mme Hidalgo s’apprêtaient à vivre une déconvenue : « On ne s’attendait pas à un miracle, assure Emmanuel Grégoire, patron de la fédération PS de Paris. Vincent [Peillon] a manqué de temps pour installer sa campagne. Les gens ont vu que sa candidature avait du mal à prendre. Du coup, ils ont eu un réflexe de vote utile en se portant sur Valls ou sur Hamon », analyse l’adjoint de Mme Hidalgo, qui lui aussi avait pris position pour M. Peillon.

M. Grégoire admet « l’échec du positionnement » de Vincent Peillon : « Les gens ont vu dans sa position une tentative d’accommoder la chèvre et le chou, et cela les électeurs de gauche n’en veulent plus. Les gens veulent de la clarification. Le résultat de la primaire est la preuve que nous sommes à la fin du cycle d’Epinay et que le temps du grand art de la synthèse entre les tendances de la gauche est révolu. On va vers un nouveau PS », ajoute M. Grégoire.

Quant au bon score de M. Hamon à Paris (41,23 %), il est semblable à celui de « tous les grands centres urbains », souligne M. Grégoire. Il veut y voir « une sanction contre le gouvernement et un symptôme de plus du besoin de l’opinion de voir de nouvelles têtes ».