Primaire de la gauche. Bureau de vote du 250 rue Saint Jacques où vote le candidat Mr Peillon. | Michael Zumstein/Agence VU pour

Pendant que le Parti socialiste se perd en explications sur le taux de participation et que la sincérité du vote au premier tour de la primaire à gauche est remise en question, les fédérations locales réagissent à ce qui ressemble de plus en plus à un mensonge de Solférino sur les chiffres du scrutin.

  • A Paris, « zéro bug » mais « tout est gâché par un pataquès à Solférino »

Patron de la fédération PS de Paris, Emmanuel Grégoire est interloqué par les « rumeurs de bugs » qui circulent depuis l’annonce des résultats du premier tour de la primaire à gauche, dimanche, comme il l’assure au Monde :

« On s’est embêté pour que tout se passe bien. Et tout est gâché par un pataquès à Solférino que je ne m’explique pas. Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe. A Paris, il y a eu zéro problème, zéro bug. On avait 252 bureaux dans la capitale, 126 437 votants et près de 1 500 volontaires mobilisés. Et ça s’est passé nickel. On avait tous les résultats vers une heure du matin et vers 2 heures, les quatre représentants de la haute autorité à Paris avaient tout validé pour qu’ils soient envoyés à Solférino. »
  • Dans le Nord « tout s’est bien passé » mais pas de chiffres encore connus

A la fédération PS du Nord, il était impossible lundi à 14 h 30 d’obtenir le chiffre précis de la participation aux primaires citoyennes dans le Nord.

« A 1 h 30, dans la nuit de dimanche à lundi, nous étions à 40 720 votants, indique Baptiste Ménard, collaborateur auprès de Martine Filleul, la première secrétaire fédérale du PS du Nord. Mais il manque encore des PV de présidents de bureaux qui sont situés au bout du département. » Ce chiffre n’est donc pas encore validé par la haute autorité.

Martine Filleul précise par ailleurs que le compte « peut évoluer à la marge et atteindre les 42 000 votants car il y a eu quelques soucis dans des bureaux de vote où les PV ont été mis sous scellés ». En effet, quelques présidents de bureaux de vote « n’ont pas fait attention à la consigne » et ont glissé « les listes d’émargement dans un sac qui reste scellé jusqu’au deuxième tour. Ce sac est lui-même placé dans une salle sous scellés », ajoute Martine Filleul. Au-delà de ces petits couacs, Martine Filleul souligne que « tout s’est bien passé et [que] la participation est honnête ».

  • Dans les Bouches-du-Rhône, « il ne faut pas que la polémique sur la participation pourrisse la campagne du 2e tour »

Aucun représentant des candidats dans le département des Bouches-du-Rhône ne s’inquiète du flou des comptes nationaux, ni ne souhaite alimenter la polémique naissante. « Cela serait bien que les équipes de Hamon et de Valls mettent un terme à cette histoire en se rendant aujourd’hui à la HAP [haute autrorité des primiaires] pour valider les chiffres, juge ainsi Benoit Payan, président du groupe PS à la mairie de Marseille, qui, dimanche, a personnellement dépouillé les votes dans un des bureaux du 5e arrondissement. Il ne faut pas que ce sujet pourrisse la campagne du 2e tour. » Le conseiller départemental est l’un des principaux soutiens de Benoit Hamon dans la deuxième ville de France.

Dans la nuit de dimanche, un double dispositif de comptage a été mis en place à la fédération des Bouches-du-Rhône pour compiler les résultats des 243 bureaux de vote du département. Les deux représentants de la haute autorité dans les Bouches-du-Rhône, seuls habilités à intégrer les résultats dans le logiciel national, ont procédé à la validation des procès verbaux, apportés personnellement dans les locaux par leurs présidents.

Parallèlement, les équipes de la fédération ont, elles aussi, compilé les chiffres remontés des bureaux pour répondre notamment aux demandes de la presse et des équipes des candidats. Un premier tableau récapitulatif « indicatif » a été adressé à certains journalistes vers 4 heures du matin. Il évoque le chiffre de 35 943 participants sur le département, dont 15 556 à Marseille. Soit une participation de 2,68 % des inscrits. Un chiffre appelé à évoluer « à la marge », selon la fédération PS 13, car « les procès verbaux des bureaux du pays d’Arles, les plus éloignés de Marseille, qui ne sont parvenus à la fédération que lundi matin, doivent être validés dans les prochaines heures ».

Au Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, on reconnaît que le dispositif d’application smartphone qui devait être utilisé par les présidents de bureau pour communiquer leurs résultats directement à la haute autorité à Paris a connu des dysfonctionnements :

« Certains camarades n’ont pas réussi à l’utiliser ou ont commis des erreurs dans la transcription de leurs chiffres. Ce qui a conduit les deux représentants de la haute autorité dans les Bouches-du-Rhône à corriger quelques résultats dans la soirée. »