Le dépouillement à Tulle, en Corrèze. | EUGENIE BACCOT / DIVERGENCES POUR LE MONDE

Les réactions politiques se sont multipliées après le premier tour de la primaire, qui a qualifié Benoît Hamon, avec plus de 36,30 % des voix, et Manuel Valls, avec 31,12 %.

Reconnaissant sur TF1 qu’il existe actuellement « deux gauches », Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), s’est montré confiant.

« Aujourd’hui, il y a deux manières d’envisager la présidentielle, et c’est bon pour le deuxième tour, ça va nous amener des électeurs. »

Jean-Christophe Cambadélis : « Nous avons réussi ce premier tour »
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« Le PS est condamné à perdre toutes les élections »

Le Parti communiste (PCF), qui a choisi à une courte majorité d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon, perçoit le faible taux de participation – entre 1,5 et 2 millions de votants – comme un « rejet du quinquennat ». Dans un communiqué, le porte-parole de la formation, Olivier Dartigolles, déclare que : « le résultat du premier tour de la primaire PS confirme, par un faible niveau de participation, le rejet du quinquennat et la défiance vis-à-vis de celles et ceux qui l’incarnent. Après l’empêchement de François Hollande pour qui cette primaire avait été préparée, Manuel Valls est à son tour en grande difficulté. »

Même constat pour le Parti de gauche. Dans un communiqué, il annonce la fin du Parti socialiste, et présente son candidat, Jean-Luc Mélenchon, comme le seul rempart possible. Ces dires coïncident notamment avec les déclarations du chef de file de La France insoumise qui juge possible un désistement du vainqueur de la primaire de la gauche.

« Le 1er tour des primaires du PS et affiliés a confirmé ce soir son échec malgré un gavage médiatique depuis des semaines : plus d’un électeur sur trois des primaires de 2011 ne s’est pas déplacé. Décidément, le PS est condamné à perdre toutes les élections, même celles qu’il organise. (…) Aucun des deux [finalistes] n’est en capacité d’accéder au second tour de l’élection. (…) Seul Jean-Luc Mélenchon est en capacité d’éviter un second tour entre l’extrême droite de Mme Le Pen et les libéraux M. Fillon et M. Macron. »

Les libéraux confiants pour l’alternance

De l’autre côté de l’échiquier politique, l’heure est aux comparaisons. Ainsi, Valérie Boyer, proche de François Fillon et députée Les Républicains (LR), avance que François Fillon a totalisé à lui seul le nombre de voix des sept candidats de la gauche, lors du premier tour de celle de la droite en novembre (1,9 million de voix). Pour elle, « l’alternance est en marche ».

Quant à Eric Ciotti, député LR et président du département des Alpes-Maritimes, il en profite pour fustiger la gauche dans son ensemble sur Twitter.

Pour beaucoup de politiques, la faible participation sanctionne le président sortant, et donc le PS. Jean-Christophe Lagarde, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) et député, a tweeté :

Sur France 2, Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche !, le mouvement d’Emmanuel Macron, et toujours député PS, a mis en exergue les divergences entre les deux candidats, espérant ainsi séduire les électeurs qui ne s’y retrouvent pas : « Les deux finalistes ne sont d’accord sur rien. Ni l’un, ni l’autre ne parviendra à rassembler ». « Toutes celles et ceux qui veulent se rallier autour de notre démarche, de notre projet et de nos valeurs sont bienvenus », mais En marche ! « ne veut pas d’accord d’appareils mais des engagements personnels ».

Manuel Valls ne rassemble pas hors PS

D’autres politiques ont affiché leur favori. Julien Bayou, le porte-parole d’Europe-Ecologie Les Verts (EELV), a félicité Benoît Hamon. Rien de surprenant, puisque leur candidat Yannick Jadot l’avait qualifié de candidat le « plus écolo-compatible » de la primaire.

Le député des Yvelines a également reçu le soutien de l’ancien ministre des finances grec, Vanis Varoufakis, l’une des rares personnalités européennes à avoir réagi à cette primaire.

Celui qui peine à recueillir ses 500 parrainages, Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, n’a pas adressé de félicitations, mais a apprécié la sanction infligée à Manuel Valls dans un tweet.

« La semaine de la gifle pour Valls ? Second du 1er tour, pas vraiment favori pour le second. Début de sanction bien mérité. »