Le logo de Yahoo!. | KAREN BLEIER / AFP

Le groupe internet américain Yahoo! a annoncé lundi 23 janvier le report de la vente de son cœur de métier au géant des télécoms Verizon. Un délai justifié par « le travail requis pour satisfaire les conditions du bouclage » de l’opération. L’entreprise espère désormais finaliser cette cession au deuxième trimestre 2017.

Verizon avait annoncé l’été dernier son intention de racheter d’ici fin mars les activités de publicité en ligne de Yahoo! et ses sites Internet comme Yahoo Mail ou Yahoo News pour 4,8 milliards de dollars. Mais les observateurs spéculent depuis plusieurs mois sur une renégociation des termes de l’opération, voire un renoncement pur et simple de Verizon, après la révélation de deux vols de données massifs subis par Yahoo!.

En septembre, la firme avait annoncé que 500 millions de ses comptes d’utilisateurs avaient été compromis lors d’une cyberattaque datant de 2014. Et en décembre, elle a admis qu’une autre cyberattaque, en 2013 cette fois, avait frappé plus d’un milliard de ses utilisateurs.

« Evaluer l’impact » des cyberattaques

Fin octobre, après la première révélation de piratage, Verizon s’était dit toujours prêt à mener à bien la transaction, mais pas « aveuglément ». Après la seconde, en décembre, le géant des télécommunications avait fait savoir qu’il attendrait « d’évaluer l’impact de ce nouvel épisode avant de parvenir à des conclusions finales ». Il pourrait en dire un peu plus lors de la présentation de ses propres résultats, prévue mardi.

En attendant, la patronne de Yahoo!, Marissa Mayer, s’est efforcée lundi de convaincre Verizon du bien-fondé de son acquisition. Elle a notamment insisté, pour le deuxième trimestre consécutif, sur la « fidélité » des utilisateurs de ses services en dépit des cyberattaques, et affirmé voir dans les résultats publiés lundi par son groupe la preuve que « les opportunités devant nous avec Verizon ont l’air brillantes ».

Sur l’ensemble de 2016, Yahoo! a certes accusé une nouvelle perte nette (- 214 millions de dollars), mais en net retrait par rapport à celle de 4,4 milliards enregistrée en 2015. De plus, Mme Mayer assure que le groupe fonctionne avec ses coûts « les plus bas depuis une décennie ». Au quatrième trimestre 2016, la firme a même réussi à revenir dans le vert avec un bénéfice net de 162 millions, et son bénéfice par action hors éléments exceptionnels, la référence pour Wall Street, a atteint 25 cents soit 4 cents de mieux que la prévision moyenne des analystes.