Emmanuel Guibert : "La mémoire comme matériau"
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« Certains hommes sont des caméléons, d’autres empruntent des identités, d’autres enfin sont des dessinateurs. Emmanuel Guibert […] est tout cela à la fois », a écrit le jury du prix René-Goscinny au sujet de son lauréat, mercredi 24 janvier, saluant « la manière amoureuse dont il se glisse dans l’intimité de gens qui lui sont proches pour la sublimer par son geste créateur ».

Le prix lui sera remis mercredi soir à Angoulême, en préambule du Festival international de la BD qui débute jeudi. Cette année, Emmanuel Guibert fait partie également des dix finalistes en lice pour le Fauve d’or du meilleur album, qui sera décerné samedi soir.

Le jury, composé notamment d’Anne Goscinny (la fille de René Goscinny), des auteures de BD Catel et Florence Cestac, et du dernier scénariste de Lucky Luke, Jul, a souligné avoir « couronné » Emmanuel Guibert pour « la diversité de son œuvre, sa capacité à perpétuellement se renouveler, pour l’intelligence et la sensibilité avec lesquelles il réfléchit à la place de l’auteur et du narrateur dans sa mise en scène des biographies ».

Goscinny à l’honneur

Créateur de La Guerre d’Alan (racontant la vie de l’ancien soldat américain Alan Ingram Cope) et de ses suites, dessinateur du Photographe (sur la vie du photographe Didier Lefèvre), scénariste des séries pour la jeunesse Ariol et Sardine de l’espace, dessinateur de La Fille du professeur et des Olives noires (écrit par Joann Sfar) ou Capitaine écarlate (écrit par David B.), Emmanuel Guibert est également l’auteur de beaux livres, dont Le Pavé de Paris, Italia ou Japonais.

Le prix René-Goscinny avait été créé à Angoulême en 1988 et décerné jusqu’en 2008. Il a été réactivé cette année, où Goscinny, disparu il y a quarante ans, sera particulièrement célébré à Angoulême. Un obélisque en l’honneur du scénariste d’Astérix et du Petit Nicolas doit être inauguré mercredi en début d’après-midi dans la cité charentaise.