Un contrôle policier à la frontière franco-espagnole, à Biriatou, en décembre 2015. | IROZ GAIZKA / AFP

Cible des critiques après la traque du terroriste de Berlin Anis Amri, la liberté de circulation à l’intérieur de l’espace Schengen va une nouvelle fois être restreinte, pour une durée de trois mois. La Commission européenne a recommandé mercredi 25 janvier le renouvellement des contrôles à certaines frontières intérieures, réintroduits en 2015 par cinq pays confrontés à un fort afflux migratoire (l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la Suède et la Norvège).

Les Etats membres doivent encore formellement adopter la « recommandation » de l’exécutif européen pour qu’elle soit mise en application jusqu’à la mi-mai. « Des progrès notables ont été accomplis en vue d’une levée des contrôles aux frontières intérieures mais nous devons les consolider davantage », a déclaré le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, pour justifier cette prolongation.

Une situation exceptionnelle qui dure

Malgré les mesures prises par l’UE pour faire face à la pression migratoire, « nous sommes malheureusement encore loin du but », a reconnu le commissaire européen aux affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos.

La Commission avait prévenu en 2015 qu’il s’agissait d’une situation exceptionnelle et avait fixé pour objectif un retour à la normale, sans contrôles aux frontières intérieures, d’ici à décembre 2016. Elle avait ensuite repoussé cet horizon en acceptant une prolongation de trois mois fin octobre, avant la nouvelle dérogation accordée mercredi.

Cette suspension permet aux pays concernés de contrôler systématiquement les entrées sur leur territoire. En France, depuis les attentats de novembre 2015, les contrôles aux frontières sont également rétablis en raison du risque terroriste.