L’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, le Britannique David Nabarro et la Pakistanaise Sania Nishtar restent en lice pour la direction de l’OMS. | FABRICE COFFRINI, JUSTIN TALLIS / AFP

Réuni à Genève au siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les 34 membres du conseil exécutif de l’agence des Nations unies ont présélectionné, comme le prévoient le règlement, trois noms parmi les candidats au poste de directeur général. Il s’agit, dans l’ordre indiqué par l’OMS de l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, du Britannique David Nabarro et de la Pakistanaise Sania Nishtar.

Les trois candidats devaient être auditionnés jeudi 26 janvier par le conseil exécutif mais le vote final aura lieu à bulletin secret, sur le principe un Etat une voix, lors de l’Assemblée mondiale de la santé. Cette instance rassemblant l’ensemble des Etats membres de l’OMS se réunira du 22 au 31 mai à Genève. Deux candidats encore en lice après l’élimination du Hongrois Miklos Szocska ont été écartés : l’Italienne Flavia Bustreo et le Français Philippe Douste-Blazy. L’OMS n’a pas rendu public les suffrages réunis par chacun des candidats, mais selon nos informations, les candidats ont recueilli les scores suivants : Tedros Adhanom, 30 voix; Sania Nishtar, 28 voix; David Nabarro, 18 voix; Philippe Douste-Blazy, 14 voix et Flavia Bustreo, 12 voix.

Ancien ministre de la santé puis des affaires étrangères d’Ethiopie, ce que lui vaut des critiques de certaines ONG sur ses liens avec le régime fort peu démocratique en place à Addis-Abeba, le Dr Tedros Adhanom, 51 ans, est le candidat soutenu par l’Union africaine. Il met en avant les progrès notables en matière de santé, accomplius sous sa direction, dans un pays qui a bénéficié d’un important soutien financier des Etats-Unis.

Doyen des candidats à 67 ans, le Dr David Nabarro a notamment dirigé le Département de l’action sanitaire en situation de crise de l’OMS et occupait jusqu’à récemment le poste de conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a également été son envoyé spécial en 2015 pour la lutte contre Ebola lors de l’épidémie.

Première femme à devenir cardiologue au Pakistan, le Dr Sania Nishtar, 53 ans, a été ministre de la santé dans son pays, en 2013. Elle a fondé l’ONG Heartfile. Elle a également coprésidé la commission de l’OMS pour mettre fin à l’obésité de l’enfant. Elle apparaît comme la moins chevronée des trois candidats mais a fait preuve de solides qualités de communication au cours de sa campagne.

La France avait décidé de soutenir la candidature de Philippe Douste-Blazy. Cardiologue de formation et professeur de santé publique à l’Assistance publique-hôpitaux de Paris, ministre à deux reprises de la santé, il est également passé par le Quai d’Orsay et le ministère de la culture, sans forcément convaincre. L’ancien maire de Toulouse a présidé au cours des dix dernières années et jusqu’à il y a quelques mois le conseil d’administration d’Unitaid.

Cette organisation internationale créée en 2006 à l’initative des présidents français et brésilien Jacques Chirac et Lula apour activité principale d’Unitaid d’obtenir des traitements à bas prix contre des maladies comme le sida ou le paludisme, notamment des formes pédiatriques très peu disponibles jusque-là. Elle a également lancé le Medicines Patent Pool, qui permet la mise en commun volontaires de brevets détenus par différents laboratoires pharmaceutique et donc des combinaisons de plusiedurs médicament. Les prises de positions de Philippe Douste -Blazy sur la nécessité de l’accès aux médicaments pour les pays pauvres lui valaient d’être plus apprécié parmi diverses ONG que d’autres candidats.