La main de Jean-Christophe Cambadélis le 4 janvier à Paris. | CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

L’équipe de campagne de Benoît Hamon a saisi Jean-Christophe Cambadélis, mardi 24 janvier, sur la teneur des propos de l’équipe de Manuel Valls à l’endroit de son compétiteur dans la bataille qui les oppose. Le premier secrétaire du Parti socialiste a adressé un courrier aux deux finalistes de la primaire de La Belle Alliance populaire, mercredi.

« Le Parti socialiste sera facteur d’unité en toute occasion. Nous ferons tout pour rassembler. Nous ferons tout pour battre la droite et l’extrême droite (…) Voilà pourquoi après avoir été officiellement saisi, je voulais vous présenter des mots d’apaisement. »
« La dureté du monde qui vient où le national populisme a sa dynamique nécessite sang-froid et homme d’Etat. Les crises de la société où la précarité galope obligent à penser différemment. Je ne doute pas que vous serez à la hauteur de ces enjeux. Voilà pourquoi je vous souhaite tout à la fois un bon débat et un grand rassemblement. »

« Ambiguïté » et « islamo-gauchisme »

Mardi, le directeur de campagne de M. Hamon, Mathieu Hanotin, avait écrit à M. Cambadélis pour lui « demander instamment d’intervenir afin de maintenir un climat serein et apaisé dans [les] débats de la primaire », menaçant de saisir formellement la haute autorité de la primaire. Il s’était notamment plaint des propos du député Malek Boutih, qui a accusé son collègue des Yvelines d’être dans une « dérive identitaire », « en résonance avec une frange islamo-gauchiste » et de « justifier des comportements antirépublicains ».

Depuis sa qualification pour le second tour de la primaire, Manuel Valls (qui a obtenu 31,90 % des suffrages, selon des résultats encore provisoires) a employé la méthode dure pour refaire son retard sur Benoît Hamon (36,63 %). Ses attaques portent notamment sur leur vision de la laïcité, reprochant à l’élu de Trappes, ville de banlieue parisienne où la mouvance salafiste est particulièrement implantée, son « ambiguïté » sur la question de la lutte contre le communautarisme et évoquant « dans un certain nombre de quartiers, la radicalisation dont certains n’ont pas pris suffisamment conscience ».

Benoît Hamon a répliqué à de nombreuses reprises, rappelant l’ancien premier ministre  la polémique sur le burkini :

« Ce n’est pas moi qui ai une version dévoyée de la laïcité. (…) J’observe que c’est le Conseil d’Etat qui a rappelé à Manuel Valls ce qu’est la laïcité en France ».

Malgré le rappel à l’ordre de Jean-Christophe Cambadélis, nul doute que cette question sera à nouveau au cœur du débat qui opposera les deux hommes mercredi soir. Reste à savoir s’ils suivront les consignes du secrétaire général du Parti socialiste.