Le président de Caen, Jean-François Fortin, le 13 août 2016. | CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Le parquet national financier (PNF) a demandé début janvier que huit protagonistes de l’affaire des soupçons de matchs arrangés en Ligue 2 en 2014, dont le président du club de Caen (L1) Jean-François Fortin et les anciens patrons de Nîmes (L2), soient jugés, a appris l’AFP jeudi de sources concordantes.

Dans ses réquisitions, signées le 5 janvier, le parquet demande que M. Fortin soit jugé pour corruption passive pour la rencontre Caen-Nîmes (13 mai 2014), soldée par un nul (1-1) qui avait permis au club normand de monter en Ligue 1 et à Nîmes de ne pas descendre en National.

En cause, des conversations avant le match entre M. Fortin et le président de Nîmes à l’époque, Jean-Marc Conrad, laissant clairement transparaître leur préférence pour ce résultat.

Pour cette rencontre sont donc visés M. Conrad, pour corruption active, et Kaddour Mokkedel, responsable de la sécurité du club caennais, pour complicité. Il est soupçonné d’avoir joué l’intermédiaire entre MM. Conrad et Fortin.

Le PNF requiert aussi le renvoi devant la justice de l’actionnaire principal du club nîmois de l’époque, Serge Kasparian, ainsi que de Jean-Marc Conrad et Franck Toutoundjian, ancien président d’un club amateur soupçonné d’avoir fait jouer ses contacts, pour le délit d’association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de corruption sportive. Six matchs de Nîmes en fin de saison 2013-2014 sont dans le viseur de la justice : contre Bastia (1-1), Dijon (défaite 5-1), Brest (1-1), Laval (victoire 2-1), Caen (1-1) et Créteil (1-1).

Aucun joueur mis en cause

L’ancien dirigeant de club et entrepreneur Michel Moulin, soupçonné d’être intervenu sur le match contre Dijon, ce qu’il réfute, et l’ancien joueur Michel Milojevic, contacté par Franck Toutoundjian pour le match à Brest, sont aussi visés pour association de malfaiteurs.

Enfin, le PNF demande que l’ancien joueur Mohamed Regragui, « coach mental » de Nîmes au moment des faits, soit jugé pour corruption pour la rencontre avec Créteil.

A l’origine de l’affaire, des écoutes ordonnées contre Serge Kasparian dans les investigations relatives au cercle de jeux Cadet à Paris, qu’il dirigeait, et qui révélaient le projet d’arranger les dernières rencontres de Nîmes pour sauver le club de la relégation. Une enquête distincte avait été ouverte et d’autres écoutes avaient été ordonnées, sur lesquelles repose en grande partie le dossier.

Aucun joueur de l’un des matchs n’a été mis en cause. Le parquet a requis un non-lieu pour deux rencontres de Nîmes remportées contre Istres (1-0) et à Angers (3-2).

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