Martin Winterkorn, en mars 2015. | FABRIZIO BENSCH / REUTERS

« En raison des résultats actuels de l’enquête, le nombre de personnes inculpées a été élargi de vingt et une à trente-sept désormais. Parmi elles se trouve Martin Winterkorn », a déclaré le parquet de Brunswick, dans le nord de l’Allemagne, vendredi 27 janvier.

M. Winterkorn, déjà visé par une enquête sur des soupçons de manipulation de cours, s’était défendu la semaine dernière des accusations de dissimulation devant la commission d’enquête parlementaire allemande, affirmant n’avoir rien su du trucage de moteurs diesel avant que le scandale n’éclate, en septembre 2015.

Il a réfuté les révélations récentes de la presse allemande selon lesquelles il aurait été informé dès 2012 d’irrégularités sur les moteurs. « Je n’ai reçu aucun document à ce sujet », avait-il martelé.

Mais, selon le parquet, les investigations menées, les données saisies par les enquêteurs ainsi que les auditions de témoins apportent des « éléments suffisants » laissant penser que M. Winterkorn a pu avoir été au courant plus tôt qu’il ne l’a dit de la tricherie.

16,38 milliards d’euros pour réparer le scandale

Volkswagen avait admis en septembre 2015 avoir manipulé un logiciel sur onze millions de ses véhicules dans le monde pour les faire passer pour moins polluants, une affaire révélée aux Etats-Unis. Peu après ces révélations, M. Winterkorn, réputé pour son perfectionnisme et surnommé « M. Qualité » au sein du groupe, avait annoncé sa démission.

Volkswagen a accepté au début de janvier de plaider coupable de fraude et de verser des pénalités supplémentaires de 4,3 milliards de dollars (4,02 milliards d’euros) aux Etats-Unis pour clore les poursuites pénales liées aux moteurs diesel truqués.

Ce mélange de pénalités civiles et criminelles lui permettra d’échapper à un procès et vient s’ajouter aux 17,5 milliards de dollars (16,38 milliards d’euros) que le géant de l’automobile allemand s’est déjà engagé à débourser pour couvrir les coûts du scandale.