Des journaux grecs, dont « Ta Nea », plus gros tirage quotidien du pays, dont a parution va s’arrêter. | ANGELOS TZORTZINIS / AFP

La crise grecque aura eu raison du plus gros tirage quotidien du pays. La parution de Ta Nea va être interrompue, en raison des problèmes d’endettement du groupe qui les possède, Lambrakis (DOL), a annoncé samedi 28 janvier celui-ci. Un autre journal du groupe est concerné.

« L’hebdomadaire To Vima et le quotidien Ta Nea sont contraints de cesser leur publication dans quelques jours pour des raisons financières », indique la direction de DOL dans un communiqué, sous le titre « Qui sont ceux qui étranglent la presse ? »

« DOL n’a pas de ressource disponible et ne peut donc soutenir l’impression de ses journaux, ni, évidemment, assurer le bon fonctionnement des autres médias qu’il détient. »

99 millions de dettes

DOL, qui possède Ta Nea (centre, tirage de 14 000 exemplaires), To Vima, de nombreux magazines, des sites d’information et la radio Vima FM, n’a pu assurer en décembre l’échéance de remboursement de sa dette de 99 millions d’euros.

Le directeur de To Vima, Antonis Karakoussis, avait révélé les difficultés du groupe sur le site de l’hebdomadaire le 11 janvier, des problèmes dus selon lui à la crise que la Grèce traverse depuis 2010, et qui a déjà conduit à la fermeture de nombreux médias.

Dans la déclaration de samedi, le groupe de presse accuse ses banques créancières d’avoir décidé de placer le groupe « dans un régime de gestion spécial sans lui laisser de quoi poursuivre ses publications ». DOL affirme que les banques retiennent tous les revenus du groupe « qu’ils proviennent des ventes de journaux ou de la publicité ».

DOL semble cependant garder un espoir de continuation, ajoutant : « les employés, ceux qui ont servi et servent les valeurs du journalisme libre, se battent et continueront à se battre pour le sauvetage du groupe, de ses titres historiques et de ses autres publications ».

Lambrakis, par ailleurs actionnaire de la chaîne de télévision Mega, également très endettée, est au centre d’une crise judiciaire ces derniers mois. Son président, Stavros Psycharis, est poursuivi pour fraude fiscale et blanchiment d’argent.

Avec son attitude particulièrement critique envers le Premier ministre de gauche, Alexis Tsipras, depuis son élection en 2015, DOL a été, avec d’autres médias grecs, la cible des efforts du gouvernement pour « rétablir la transparence » dans ce secteur qu’il considère comme tenu par « les oligarques ».